Si, au Petit-Mont, le manque d'épaisseur du sol n'a pas permis la conservation de structures prémégalithiques en dehors du tertre engagé sous le cairn I, les indices de plusieurs fréquentations postérieures à la construction des monuments ne manquent pas.

Du Chalcolithique à l'Âge du Bronze

  • Une petite plaquette en feuille d'or percée de trous qui devaient permettre de la coudre ou de l'agrafer sur un tissu ou un cuir est, notamment dans le Morbihan, un type de parure souvent associé à la céramique campaniforme (dont plusieurs tessons ont été recueillis à l'entrée du dolmen IIIa),
  • Une grande hache-marteau cordiforme en dolérite qui avait été recueillie lors des fouilles de 1865 peut être attribuée à la même période de transition entre le Néolithique et l'Âge du Bronze, vers la fin du IIIe millénaire avant J.-C.,
  • Quelques tessons de poteries décorées de bourrelets marqués d'empreintes de doigts et de coups d'ongle pourraient marquer une fréquentation ténue à l'Âge du Bronze moyen ou récent.

La hache-marteau du Petit-Mont (longueur : 223mm).

De l'Âge du Fer à l'époque romaine

  • Les vestiges du second Âge du Fer sont bien plus consistants puisqu'ils comprennent plusieurs perles et fragments d'anneaux en pâte de verre, plusieurs quarts de statère en billon (dont deux peuvent être identifiés comme vénètes) et une série de tessons de céramique (dont les fragments d'une belle jatte carénée),
  • Comme de nombreux sites mégalithiques sud-armoricains, le Petit-Mont a connu une certaine "réappropriation" à l'époque romaine avec transformation de l'entrée du dolmen III a en petit sanctuaire.

On y trouve en effet d'abondants tessons de céramique commune, quelques fragments de poterie sigillée et de nombreux restes de statuettes de Venus en terre blanche (dont certains attribuables à l'atelier de Rextugenos, supposé avoir produit en Ille-et-Vilaine à la fin du 1er siècle de notre ère). La pièce majeure de cette époque est cependant un autel en grès, dédié à un certain Quintus Sabinus par son fils.

Curieusement, ce nom a priori banal correspond à celui de l'un des généraux romains impliqués dans l'ouest de la Gaule durant la campagne de -56, celle qui se termina entre autres par la défaite navale des Vénètes. S'il ne s'agit pas d'une simple coïncidence, cela pourrait contribuer à expliquer une sacralisation du site dominant l'un des théâtres présumés de la confrontation.

Par contraste, les époques médiévale et moderne ne sont plus marquées que par quelques pièces de monnaies, indices ténus de passages sporadiques peut-être liés à l'installation d'un petit abri de gardes-côtes à proximité.

L'autel dédié à Quintus Sabinus.