Le cairn de Gavrinis, dominant le courant de la Jument et ses tourbillons inquiétants.

La traduction littérale de Gavrinis pourrait être l'île de la chèvre ; mais c'est un piège de la toponymie car il s'agit d'un nom ancien qui ne peut s'expliquer directement par le breton moderne.

Il existe un radical vieux-celtique Govero qui est associé à l'idée de torrent encaissé, de ravin, de tourbillon caché (Cf. le français gouffre) Or l'île de Gavrinis domine le chenal de la rivière de Vannes qui traverse le Golfe, précisément à l'endroit où il est parcouru par les courants de marée les plus violents.

Cet endroit écarté et inquiétant est aussi propice à la méditation. Rien d'étonnant donc à ce qu'un petit établissement monastique y ait été installé dès le Moyen-Age, sans doute avec mission d'assurer une veille à l'entrée du Golfe tout en rendant grâces à Dieu. Les derniers vestiges de la chapelle devaient être démolis au début du 19e s. et des tombes monastiques furent exhumées en 1885.

Gravures et photographies anciennes montrent toutes le tumulus éventré à son sommet. L'âge de cette excavation est inconnu mais on y a retrouvé quelques fragments de poterie médiévale. Un interstice entre deux dalles de la chambre permettait de s'y glisser depuis le fond du cratère et l'on assure que cet endroit inconfortable mais fort discret a servi de refuge pendant la période révolutionnaire.

L'histoire de Gavrinis commence vraiment en 1832 quand le propriétaire de l'île décide d'explorer cette crypte. Il s'aperçoit qu'elle se prolonge par une galerie bourrée de pierrailles qu'il fait dégager. En 1835, Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques, visite les lieux et relate sa visite dans des "notes de voyage".

Les recherches ultérieures furent menées par G. de Closmadeuc entre 1881 et 1886 puis un aménagement sommaire fut mis en place par Z. Le Rouzic en 1925-27. L'état actuel du monument correspond aux fouilles suivies de restaurations entreprises par le Ministère de la Culture de 1979 à 1984, sous la direction de C.-T. Le Roux et avec l'aide du Département du Morbihan (propriétaire du site depuis 1961).

A la différence des précédents qui s'étaient limités à l'intérieur de la chambre et de son couloir, ces travaux récents ont surtout concerné les architectures extérieures et plus particulièrement la façade sud-orientale du monument.

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Trois tombes médiévales exhumées en 1885 par le Dr. de Closmadeuc.

Trois tombes médiévales exhumées en 1885 par le Dr. de Closmadeuc.