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Comme tout le littoral sud-armoricain, la presqu'île de Rhuys porte les traces d'une occupation humaine soutenue. Sur la pointe du Petit-Mont, celles-ci commencent par un chopper du Paléolithique inférieur, recueilli au voisinage même du cairn. La plus ancienne installation durable qui ait été conservée aux environs ne remonte cependant qu'au Mésolithique moyen avec les traces d'un campement installé sur la pointe voisine de Kerjouanno, vraisemblablement au cours du VIIe millénaire avant J.-C.
Une implantation néolithique précoce est attestée non loin du monument. Dans la carrière toute proche de Leen-Vihan furent découverts deux tasses ovalaires proches du "type de Chambon" ainsi que plusieurs tessons décorés de boutons en relief, repoussés à travers la paroi selon une technique caractéristique de la culture de Cerny et remontant donc au milieu du Ve millénaire avant J.-C. au moins.
C'est peut-être déjà à cette époque que fut édifié le premier monument sur la pointe du Petit-Mont. Il s'agit d'un tertre bas (1,6 m de haut), de plan ovalaire (49 m de long pour 15 m de largeur maximale). Etant très largement engagé sous les cairns qui l'ont suivi (et qui en ont assuré la protection), ce tertre n'a pu être exploré que très partiellement.
L'extrémité sud-ouest était limitée par une demi-couronne de pierres tandis qu'une fosse peu profonde contenant les restes d'un calage en pierres paraissait marquer l'emplacement d'un menhir arraché anciennement. Aucune autre structure n'a été repérée dans les sondages qui ont pu y être pratiqués. Ce tertre semble constitué d'une masse homogène de terre argilo-sableuse humifière et riche en micro-particules charbonneuses. Celle-ci n'a livré que quelques éclats et lamelles retouchés en silex.
Ce matériau peut aisément provenir du raclage de la terre arable environnante, ce qui contribuerait à expliquer la faible épaisseur du sol dans ce secteur. Une date radiocarbone a donné la fourchette 4580 - 4460 avant J.-C. mais il se peut que les grains de charbon repris dans les terres proviennent d'un brûlis antérieur. Il n'est pas impossible que d'autres structures, stèles ou menhirs par exemple aient été déjà érigés dans le voisinage.
Les études palynologiques menées durant les dernières fouilles ont par contre montré que les cairns avaient été édifiés dans une zone déboisée, ayant déjà fait l'objet d'une agriculture primitive avec quelques céréales et largement colonisée par diverses plantes rudérales.
Plan du tertre
Les deux tasses à ouverture ovalaire de Leen-vihan.