Kerveresse à Locmariaquer : l'image-type de la tombe mégalithique réduite à l'ossature de sa chambre.

"Ce sont de grosses pierres" (G. Flaubert)

La prise de conscience de ces étranges constructions ne s'est faite que très progressivement, parallèlement à l'émergence de la préhistoire en général. Le terme "megalithic" semble avoir été utilisé pour la première fois en 1839 par un érudit anglais, le révérend HERBERT. Le mot ne s'est imposé en France que dans les années 1860 (son usage fut entériné par le Congrès international d'Anthropologie de Paris en 1867). Etymologiquement tiré du grec (Mega - grand et Lithos - pierre), l'adjectif mégalithique désigne alors les constructions en blocs bruts simplement assemblés, mais sans vraiment préjuger ni de leur fonction ni de leur âge (qui étaient encore, à l'époque, objet de discussions). Les progrès de la recherche ont permis de préciser ces deux points. Ils ont aussi montré que les structures mégalithiques proprement dites n'étaient bien souvent que l'ossature de monuments plus complexes, faisant aussi appel à d'autres techniques de construction (maçonnerie sèche, terre, bois). Parallèlement, des restes de monuments équivalents mais ne faisant plus appel à aucune "grosse pierre" étaient identifiés, y compris dans des régions apparemment dépourvues de "mégalithes vrais". Par commodité, l'usage a conservé le terme mégalithique, mais avec un double sens.

Il désigne :

  • soit une technique de construction en "grosses pierres" (sens premier),
  • soit un ensemble de grands monuments cultuels d'âge préhistorique, même s'ils ne sont que très partiellement réalisés en mégalithes (sens dérivé).

Trois des tombes de Barnenez (Finistère) éventrées accidentellement en 1954.