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La hache emmanchée figurant au plafond de la Table-des-Marchands.

L'avant-train du principal bovin de Gavrinis avec ses cornes hypertrophiées aux extrémités divergentes.

Proposition de reconstitution de la grande stèle ornée dont la moitié inférieure constitue le plafond de la Table-des-Marchands.

La hache emmanchée figurant au plafond de la Table-des-Marchands est un des exemplaires les plus achevés de ce signe. La lame est de type triangulaire à talon pointu. Le manche épais se termine par une courbure qui évoque une forme réellement observée sur des exemplaires conservés dans des marais, mais aussi le signe en crosse.

A l'opposé, une boucle indique peut-être une lanière facilitant la prise en main. Au-dessus, on note une grande crosse ; à l'entrée de la chambre, un tracé complexe est en partie caché par le sommet d'un pilier et mutilé par des esquilles anciennes. Celles-ci partent de la cassure qui marque l'extrémité de la dalle ; ce décor est donc antérieur au débitage de la pierre et à sa mise en place.

La face supérieure de la dalle recouvrant la chambre de Gavrinis, dégagée durant les fouilles, devait révéler un décor complémentaire :

  • en bordure d'une cassure, de longues cornes arquées et une ligne d'échine sont apparues raccordables au décor de la Table-des-Marchands pour dessiner un grand animal aux cornes hypertrophiées,
  • au-dessus, un second animal dont les grandes cornes arquées divergent à leur sommet montre clairement une morphologie de boviné malgré le traitement sommaire du corps,
  • une grande "hache-charrue" dont la partie sommitale est tronquée par une autre cassure complète la composition.

Les deux dalles se complètent donc pour former l'essentiel d'une grande stèle en orthogneiss au décor monumental (la plupart des signes ont près de 2 m de long). Le fragment manquant (peut-être la couverture du caveau d'Er-Grah à Locmariaquer) aurait porté la longueur totale de ce monolithe à près de 14 m. On peut imaginer qu'il faisait primitivement partie de l'alignement associé au Grand-Menhir. Le transport sur plus de 4 km du fragment destiné à Gavrinis, implique la traversée de la Rivière d'Auray et donc le recours au flottage.