L'énorme dalle recouvrant la chambre (7 m de long, 4 m de large et jusqu'à 0,8 m d'épaisseur) est en orthogneiss allochtone. La cassure qui surmonte le couloir avait déjà été notée par les fouilleurs de 1811 (et même sans doute par le Président de Robien au XVIIIe s.). En 1983, on a pu la raccorder "virtuellement" à la couverture de la chambre de Gavrinis, distante de 5 km au-delà de la Rivière d'Auray.

Les décors reconnus sur les deux pierres se complètent parfaitement et le troisième fragment de ce monolithe géant est peut-être la couverture du caveau d'Er-Grah, ce qui conduirait à la reconstitution hypothétique d'un "second grand menhir" de quelque 14 m de long, magnifiquement décoré d'une superposition de symboles piquetés dans la roche.

Amener à Locmariaquer cette stèle d'environ 65 tonnes (sans doute pour l'ériger à côté du Grand-Menhir) était tout à fait à la portée d'hommes capables de déplacer ce dernier et ses 280 tonnes.

L'abattre a sans doute fait partie du processus de dépeçage général de l'alignement. Pour ce qui est du débitage et de la réutilisation des fragments, on peut hésiter entre une logique de simple récupération et une volonté d'incorporer à chacun des monuments concernés une partie des vertus de cette pierre exceptionnelle.

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La cassure de la dalle d'orthogneiss au dessus du couloir, dégagée durant la fouille.

Proposition de reconstitution de la grande stèle ornée dont la moitié inférieure constitue le plafond de la Table-des-Marchands.