Dès la fin du XVe siècle, lorsque le navigateur rochelais Pierre Garcie (dit Ferrande) rédigea son Grand routtier et pyllotage et encrage de la mer, il y fit mention de "monts-joie" utilisables comme amers pour entrer dans le Golfe du Morbihan et qui n'étaient autres que les grands tumulus d'Arzon et Locmariaquer.

Les premières descriptions explicites de ces monuments ne datent toutefois que du milieu du 18e siècle ; elles sont dues au marquis Christophe-Paul de Robien, président à mortier du Parlement de Bretagne et esprit éclairé qui était propriétaire du manoir du Plessis-Caer dans la paroisse voisine de Crac'h.

Sur une planche de son Histoire ancienne et naturelle de la province de Bretagne, le "Mont Helleu" (le Mané-Lud) est explicitement désigné et on reconnaît sans peine le Mané-er-Hroeg, le Mané-Rutual, le menhir du Bronso, la Table-des-Marchands et le Grand-Menhir, ainsi que le dolmen de Kergleverit aujourd'hui sur la commune voisine de Crac'h. Tous sont dans un état déjà proche de celui dans lequel les trouveront les premiers fouilleurs, près d'un siècle plus tard.

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Le tumulus du Mané-er-Hroeg et les deux menhirs qui gisent à son pied.

Le dolmen du Mané-Rutual et sa dalle de couverture démesurée ; à côté, le menhir du Bronso, déjà couché et brisé en deux.

Le dolmen de la Table-des-Marchands et le Grand-Menhir.

Ces premières fouilles devaient intervenir dès 1811 à la Table-des-Marchands

Elles furent menées par la Société armoricaine d'Auray sous la direction de M. Renaud et suivies en 1813 d'une seconde intervention aux Pierres-plates. L'une et l'autre ont fait l'objet d'un commentaire illustré publié par A. Maudet de Penhouet dès 1814. Les grands tumulus du Mané-Lud et du Mané-er-Hroeg furent quant à eux explorés par la Société polymathique du Morbihan en 1863-64.  

Il serait fastidieux d'énumérer toutes les interventions d'archéologues qui suivirent. On rappellera simplement l'action de Z. Le Rouzic avec une exploration sommaire du tumulus d'Er-Grah en 1908 et plusieurs reprises de fouilles et restaurations, notamment au Mané-Lud (1922 et 1930), au Mané-et-Hroeg (1923), au Mané-Rutual (1923 et 1936), aux Pierres-plates(1935-36) et surtout à la Table-des-Marchands (1921 et 1937), opération qui devait déclencher de vives polémiques autour des bouleversements apportés à la vision traditionnelle de ce monument.

Les fouilles de la Table-des-Marchands en 1811.