Next slide
Previous slide

Schéma évolutif des tombes dolméniques armoricaines.

Le couloir d'accès à la chambre du Mané-Lud à Locmariaquer.

La tombe à entrée latérale de Kerlescan à Carnac au début du XXe siècle : très longue chambre déjà ruinée, dans un tertre allongé bordé d'une série de dalles dressées.

Lorsqu'un accès à la chambre existe, il indique que celle-ci a fonctionné comme sépulture multiple. Les types de tombes correspondants sont nombreux, particulièrement dans le Morbihan. Leur classification est basée sur la forme de la chambre, mais leur signification ne saurait s'étudier sans prendre en compte les structures extérieures à celle-ci.

Tombes à couloir

Ce sont les plus anciennes et les plus variées.

Les tombes à chambre simple

Les premières sont sans doute apparues dès le milieu du Ve millénaire. Les chambres peuvent être circulaires, polygonales ou quadrangulaires (ces dernières étant supposées un peu plus récentes). Le couloir d'accès, étroit et bas de plafond, peut être court (moins de 2 m) ou au contraire très long (plus de 13 m à Gavrinis), avec tous les intermédiaires.

Les tombes à chambre subdivisée

Elles correspondent à une volonté, apparue dès la fin du Ve millénaire, de différencier l'espace funéraire. De nombreuses variantes, souvent liées à des aires géographiques restreintes, comprennent elles-mêmes divers sous-types :

  • chambre double (c'est-à-dire précédée d'une antichambre),
  • chambre à cellule(s) latérale(s), se greffant sur la chambre principale,
  • chambre compartimentée (subdivisée par des cloisons internes),
  • tombes transeptées (avec cellules complémentaires débouchant sur le couloir).

Les tombes à chambre étirée

Elles sont en général plus tardives (fin du IVe ou début du IIIe millénaires) et liées à une volonté d'accroître l'espace funéraire. Deux familles apparaissent :

  • le petit groupe des tombes "coudées" ou "en équerre", cantonné au littoral morbihannais, résulte d'un étirement transversal par rapport à l'axe du couloir,
  • dans les tombes à chambre trapézoïdale, un étirement axial atténue la distinction entre chambre et couloir ; la poursuite du processus conduit aux tombes en "V" (qui, en fait, appartiennent déjà à la catégorie suivante).

Les galeries funéraires

Dans ce groupe tardif (IIIe millénaire), les chambres très allongées s’accompagnent d'une régression de la structure d'accès, réduite à un court vestibule. Par contre, certaines possèdent une cella qui devait sans doute permettre de rendre un culte aux morts sans pour autant perturber leur repos en pénétrant dans la salle funéraire. A la différence des précédentes, ces tombes sont largement répandues à l'intérieur des terres.

On y distingue trois familles :

  • les tombes en "V", issues de l'évolution ultime des tombes à chambre trapézoïdale,
  • les tombes "à entrée latérale", dont le vestibule se greffe sur un des grands côtés de la chambre et qui présentent des affinités avec des monuments néerlandais, les Hunebetten,
  • les allées-couvertes, dont la chambre a une largeur quasi-constante comme les tombes à entrée latérale, mais dont l'entrée est axiale comme celle des tombes en "V" ; de loin les plus nombreuses du groupe, on les trouve dans toute la Bretagne et elles se relient aux allées-couvertes de la région parisienne.