Au XVIIIe siècle, lorsque le marquis de Robien parcourait la paroisse de Locmariaquer relevant de son fief du Plessis-Kaer, de nombreux vestiges antiques y étaient encore bien visibles, au point qu'il n'hésitait pas à y situer la capitale des Vénètes plutôt qu'à l'emplacement de l'actuelle ville de Vannes.

Deux siècles et demi plus tard, aucune maçonnerie romaine n'est plus visible en élévation si ce n'est sous forme de quelques pans de murets très remaniés. Malgré tout, quelques structures majeures se lisent encore dans le paysage actuel :

  • le "front de mer" au sud du port respecte toujours l'alignement d'un bâtiment qui s'avançait autrefois sur la grève,
  • une longue construction, à la sortie sud du bourg, se marque toujours par une éminence au nom caractéristique d'Er Hastel (le château),
  • la chapelle St. Michel, au sud-ouest du bourg, couronne une éminence sur les flancs de laquelle se devinent des pans de maçonnerie et des épandages de gravats antiques,
  • un théâtre aménagé face au Golfe, entre le bourg et la Table-des-Marchands, a été malencontreusement investi par le cimetière communal à la fin du XIXe siècle, mais cavea et mur d'enceinte en restent bien reconnaissables.

Nul doute que leurs besoins en matériaux de construction aient conduit les Gallo-romains à dépecer certains monuments mégalithiques. Les fouilles de la Table-des-Marchands ont montré comment son cairn avait été éventré dès cette époque. Quant à celui qui devait entourer le grand dolmen du Mané-Rutual, en limite de l'agglomération et aujourd'hui complètement dégagé, il aura sans doute subi un sort encore plus radical.

Locmariaquer entre dans l'histoire dès le IXe siècle grâce à un acte portant donation aux moines de Saint-Sauveur de Redon d'un pays appelé Chaer. Une famille noble de Kaer est attestée depuis le milieu du XIIIe siècle et un aveu du XVIe siècle évoque la baronnie de Kaer ainsi que le manoir du Plessix de Kaer, celui-là même que le Président de Robien devait acquérir en 1729.

Le nom de la paroisse devenue commune désigne ainsi une chapelle dédiée à la Vierge (locus Maria), située sur le fief de Kaer (pour la distinguer d'autres placées sous le même vocable comme Locmaria-Quiberon ou Locmaria-Grand'champ).

L'ancienneté de ce lieu de culte autour duquel devait s'organiser la vie civile de la paroisse s'exprime par ailleurs dans l'église du bourg, qui a conservé des parties romanes du XIIe siècle non dénuées d'intérêt.

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La planche du "manuscrit de Robien" consacrée aux antiquités romaines de Locmariaquer.

Le mur extérieur du théâtre antique, à l'emplacement du vieux cimetière actuel, dégagé lors des fouilles de 1893.