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Deux"haches emmanchées" sur une petite dalle provenant du Mané-Kerioned à Carnac.
Deux"haches emmanchées" sur une petite dalle provenant du Mané-Kerioned à Carnac.
Cet autre signe particulièrement fréquent et polymorphe évoque un instrument vital pour des paysans confrontés à une forêt omniprésente et rompus à en exploiter les ressources. On pense que l'outil s'est rapidement chargé d'une forte valeur symbolique, celle de vecteur d'une force destructrice et de moyen pour maîtriser le monde végétal (la hache est toujours liée au tonnerre dans de nombreuses traditions populaires dont certaines remontent sans doute à l'Antiquité (la céraunie grecque).
Sur les mégalithes armoricains, la hache apparaît tantôt emmanchée (figurée de façon réaliste ou schématisée à l'extrême), tantôt réduite à sa partie la plus significative, la lame de pierre polie (ce qui montre bien la valeur symbolique attachée à de telles représentations).
L'association proposée jadis avec le coutre d'une charrue primitive ne résiste pas à l'examen : les traces d'usage notées sur les haches polies correspondent bien au travail du bois et les rares socs d'araire en pierre effectivement attestés au Néolithique relèvent d'une typologie bien différente. Quant au signe dit en "hache-charrue" depuis Le Rouzic, son assimilation à un instrument aratoire est plus que douteuse ; ce terme pittoresque ne saurait être qu'un "nom de code" pour désigner un tracé qui reste assez énigmatique (représentant peut-être une version cérémonielle de l'instrument).