Vers -3000, le groupe particulier des tombes mégalithiques "coudées" ou "en équerre" se développe sur le littoral morbihannais, toujours à proximité immédiate de la mer.

Un des plus beaux exemplaires est le monument des Pierres-plates qui se dresse à l'extrémité sud de la presqu'île de Locmariaquer. Pour bien en comprendre l'architecture, très restaurée et privée de son cairn, il faut se référer à d'autres monuments mieux préservé (notamment le Goerem à Gâvres ou Kernours au Bono) :

  • toute la partie terminale (7m de long) représente une vaste chambre funéraire très allongée,
  • le premier tiers de la galerie, un peu plus étroit et oblique par rapport à la chambre, correspond au couloir d'accès,
  • aux Pierres-plates, un petit "cabinet" se greffe au creux du coude de la structure principale.

Comme dans les autres tombes de ce type, les parois sont "mixtes", avec d'étroits panneaux maçonnés entre les piliers mégalithiques. La couverture est assurée par une succession de petites dalles étroites en granite (beaucoup ont dû être remplacées). La dernière, plus importante et en orthogneiss, qui a sans doute été récupérée sur quelque monument alors déjà ruiné. Le tertre indécis qui englobe actuellement cette tombe est très largement dû à Z. Le Rouzic qui la restaura en 1931.

Par comparaison avec le monument quasi-intact de Gâvres, on peut penser que l'ensemble de la galerie n'était protégé que par un tertre modeste, mais comportant un noyau pierreux important.

Quant au "menhir indicateur" qui se dresse à l'entrée, il s'agit d'un bloc qui gisait devant le monument et fut érigé là par le restaurateur. On ignore son rôle originel dans la structure mais on peut constater que sa face orientale porte de nombreuses cupules.

Ce monument fut exploré dès 1813 avec des résultats décevants en raison de perturbations anciennes. Cependant, les fouilleurs notèrent que de nombreux piliers étaient décorés, ce qui donna lieu au premier véritable relevé d'art mégalithique dans la région, publié par A. Maudet de Penhouet dès 1814. C'est ce décor, réétudié à maintes reprises mais quelque peu mutilé depuis (un panneau majeur au moins a disparu), qui a permis de définir le "style des Pierres-plates" caractéristique des tombes en équerre morbihannaises.

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Vue aérienne des Pierres-plates.

La chambre très allongée des Pierres-plates, aux parois faites d'une alternance de dalles dressées et de panneaux maçonnés.

Une des "idoles" si caractéristiques du "style des Pierres-plates"