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Le tumulus d'Er-Grah à Locmariaquer avec son cairn primaire entourant la tombe d'une masse de pierres et son tertre secondaire en limon.

Le cairn de Gavrinis, dont la façade a été dégagée par la fouille du tumulus de pierres et sables qui avait condamné l'entrée de la tombe.

Le cairn du Petit-Mont d'Arzon avec ses parements multiples disposés en écailles concentriques.

Sauf exception, une tombe mégalithique n'est, au premier regard, qu'un assemblage de blocs plus ou moins branlants émergeant d'un monticule informe, parfois à peine discernable. Cependant, chaque fois que des fouilles sérieuses ont été entreprises, elles ont mis au jour au moins les soubassements des structures complexes qui habillaient et complétaient cette ossature.

Le cairn à degrés est la disposition la plus courante en Bretagne. Il s'agit d'une masse de pierres structurée par des parements se contrebutant les uns les autres pour atteindre une élévation notable (jusqu'à une dizaine de mètres). La disposition classique en Bretagne est celle d'écailles concentriques. Le tertre est une réalisation équivalente, mais où la terre est majoritaire. Des parements peuvent également le structurer (comme à Dissignac), mais on trouve aussi traces d'armatures internes en bois (Er-Grah à Locmariaquer).

Le tumulus est un terme latin qui implique l'idée de "tumulation", c'est-à-dire de fermeture de la tombe. Pour éviter toute confusion, on tend à ne l'employer que lorsque le mausolée condamne réellement l'accès à la (ou aux) sépulture(s) qu'il recouvre. Cette condamnation peut d'ailleurs n'intervenir que secondairement (par exemple à Gavrinis).

Le volume de ces mausolées mégalithiques peut être considérable (quelque 30 000 m3 au Tumulus-Saint-Michel de Carnac). Dans les monuments les plus importants, ce volume apparaît totalement disproportionné par rapport à celui des cryptes qu'il recouvre (souvent quelques dizaines de mètres cubes à peine). Des tombes de même type et d'importance comparable peuvent se trouver sous des monuments d'ampleurs très différentes, comme si les fonctions liées à la monumentalité avaient été fondamentales sur certains sites mais relativement accessoires sur d'autres.

Les très grands mausolées ne recouvrent cependant que des tombes de type archaïque (cistes ou chambres simples à couloir). Les tombes les plus évoluées se contentent d'architectures plus modestes, mais la dichotomie entre "grands" et "petits" monuments reste perceptible jusqu'au Néolithique récent.

On connaît aussi des monuments sans structure funéraire décelable à l'intérieur (Bilgroix, Petit-Mont I). Leur interprétation comme cénotaphe n'est pas évidente car on peut aussi envisager qu'ils supportaient des superstructures (éventuellement en matériaux périssables), liées à des activités cultuelles variées mais pas nécessairement à connotation funéraire.