Quelques rares oeuvres du Néolithique armoricain peuvent se rattacher à la grande famille des "statues-menhirs", particulièrement développées dans le Chalcolithique des régions périméditerranéennes, du Languedoc français au Piémont italien.

En Bretagne, on distingue deux ensembles.

  • Quelques pierres aménagées pour aboutir à une silhouette vaguement anthropomorphe sont associées aux tombes à couloir précoces du 5e millénaire avant J.-C., par exemple à l'île Guennoc dans le Finistère. La plus spectaculaire est cependant celle qui est encastrée dans la paroi du dolmen de Kercado à Carnac,
  • Dans le domaine armoricain, trois véritables statues sont stylistiquement très proches de l'art des galeries funéraires du Néolithique final.

L'une provient de Guidel près de Lorient, une autre de la commune finistérienne toute proche du Trevoux et la troisième de l'île anglo-normande de Guernesey.

Ces trois statues-menhirs sont des blocs de granite façonné par piquetage, ce qui a permis de marquer les épaules (mais sans dégager la tête, dont le sommet est ceinturé d'un bourrelet évoquant curieusement une coiffure de bédouin).

La poitrine s'orne d'une paire de seins en relief accompagnée d'éléments variables selon les pièces (cartouche facial, "collier" ou sorte de "brassière"). Les conditions de gisement de ces trois oeuvres sont hélas peu claires : celle de Guidel gisait brisée dans les matériaux d'un tumulus atypique, les deux autres étant hors contexte.

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Sur la statue du Trevoux, le visage n'est pas indiqué, mais la poitrine surmonte un "arceau", comme dans les galeries funéraires armoricaines.

Trois fragments recueillis dans le tumulus de Guidel ont permis de reconstituer ce buste où l'emplacement du visage est indiqué par un cartouche.