La notoriété des mégalithes de Carnac ne saurait éclipser l'intérêt des vestiges laissés par les autres époques dans cette région, avant comme après le Néolithique.

  • Pour le Paléolithique inférieur, c'est aux abords du village de Saint-Colomban qu'ont été repérées les traces d'une fréquentation humaine du remontant à plusieurs centaines de milliers d'années et figurant parmi les gisements les plus anciens de l'ouest de la France,
  • A l'Âge du Bronze, certains monuments mégalithiques sont encore fréquentés, comme en témoignent les deux colliers en feuille d'or ("gargantillas") qui furent trouvés au siècle dernier lors des premières fouilles des dolmens de Rondossec à Plouharnel, ainsi que quelques petits tertres au mobilier tardif,
  • A l'Âge du Fer, la fréquentation est encore attestée par quelques tombes (notamment près du Bono), par les premières salines (il s'agit de fours à évaporer la saumure et pas encore de marais salants) et surtout par plusieurs "stèles" bien caractéristiques (dont celle qui a été transportée au sommet du Tumulus-saint-Michel pour supporter la table d'orientation !). Ces monolithes (qui sont les véritables "menhirs" d'Obélix !) ne doivent pas être confondus avec les véritables mégalithes néolithiques...
  • A l'époque romaine, le littoral morbihannais est largement investi. Parmi les établissements bien connus figurent notamment celui qui occupait la tête des alignements de Kermario et la grande villa des Bosseno, l'un et l'autre étudiés par J. Miln à la fin du XIXe siècle.
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Un aspect de la villa des Bosseno durant les fouilles de James Miln.

La fontaine christianisée au pied du Tumulus Saint-Michel, lui-même surmonté de sa chapelle.

Dans la région, les romains ont également fréquenté de nombreux mégalithes (comme en témoignent les débris souvent rencontrés de leurs céramiques), transformant plusieurs d'entre eux en petits lieux de dévotion, comme par exemple le Petit-Mont d'Arzon.

  • Le Moyen-Âge est marqué par la christianisation du paysage, avec croix de chemin, fontaines aménagées et chapelles. Plusieurs monuments mégalithiques sont appropriés à cette occasion (le Tumulus-saint-Michel, le dolmen de Cruz-Moquen). D'autres ont sans doute été détruits ou rendus méconnaissables (on assure que plusieurs vieilles croix de Carnac - Kerluir et Coet-a-Tous notamment - ont été taillées dans des menhirs...).
  • Pour les époques récentes, la prospérité liée entre autres à l'exploitation des salines est sans doute à l'origine de la somptueuse église paroissiale qui, aux XVIIe et XVIIIe siècles, a remplacé l'église romane préexistante.

Une autre prospérité venue de la mer devait marquer le paysage carnacois à la fin du XIXe siècle : l'L'architecture "balnéaire" de Carnac-plage témoigne du désenclavement de la région avec l'arrivée du chemin de fer.