En climat froid, la végétation rabougrie protège mal le sol de l'action du vent. La poussière arrachée aux parties exposées se dépose dans les zones plus abritées où s'accumulent ainsi des limons très fins, les loess. Ceux-ci constitueront des sols légers et fertiles, particulièrement recherchés par les premiers paysans (mais ces sols sont aussi très fragiles et beaucoup seront vite dégradés par l'agriculture). Dans l'ouest de la France, les principaux dépôts de loess conservés se trouvent en Normandie, au nord de la Bretagne et dans le Val de la Loire, mais des traces en ont aussi été reconnues dans le Morbihan, notamment sur le site de Locmariaquer. Nul doute que leur qualité agricole ait contribué au développement du Néolithique dans la région.

Les tempêtes de poussière des périodes glaciaires ont aussi décapé et usé les pierres se trouvant sur le sol. Les plus résistantes ont pris une patine luisante et un modelé caractéristique, avec un certain nombre d'arêtes (correspondant aux changements de direction du vent ou à des déplacements fortuits de la pierre). Ces "galets à facettes" (ou dreikanters selon le nom qui leur a été donné par les géographes allemands) ont été recherchés comme percuteurs par les hommes du Néolithique, pour tailler le silex mais aussi pour piqueter le décor des monuments mégalithiques (notamment à Gavrinis).

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Dépôt de loess érodé en falaise (pointe du Guilben à Paimpol, Côtes-d'Armor).

Galet à facettes utilisé comme percuteur (fouilles de Gavrinis).