Une colonie pénitentiaire du XIXe siècle

Le plateau de l’Îlet à Guillaume abrite les vestiges d’une colonie pénitentiaire pour enfants qui a fonctionné de 1864 à 1879. Ce plateau isolé de 5 ha, situé à 700 mètres d’altitude, qui a pu être un lieu de marronnage, a été cultivé dès le début du XIXe siècle. L’implantation du pénitencier est l’œuvre des missionnaires de la Congrégation du Saint-Esprit. Ils gèrent alors la léproserie de Saint-Bernard et le Domaine de La Providence, lieu du premier pénitencier pour enfants. Encadrés par les pères spiritains, jusqu’à 180 enfants construisent une adduction d’eau, les logements, deux chapelles successives, des ateliers ainsi que les terrasses et enclos agricoles. Ils aménagent l’accès depuis la Fenêtre, où l’on peut voir les vestiges de la case du Frère Alexandre, étape sur le chemin depuis Saint-Denis.

Au pénitencier, les enfants cultivent, récoltent, s’occupent des animaux de la basse-cour et travaillent à la forge ou à la scierie. Les conditions de vie excessivement difficiles imposées par les pères, rarement dénoncées, ajoutées aux tensions entre le monde clérical et la Colonie, désormais laïque et républicaine, accélèrent le déclin du pénitencier. Sa fermeture, décidée en 1871, est définitive en 1879.

Par la suite, l’îlet est temporairement colonisé avant d’être abandonné jusqu’aux travaux de plantations entrepris par l’Office national des forêts entre les années 1950 et 1970. Le paysage actuel rend compte de ces différentes périodes d’aménagement.

Une étude historique et une première opération archéologique en 2020

Après avoir cartographié en 3D le site de l’Îlet à Guillaume en 2019, le Département de La Réunion a lancé en octobre 2020 une étude archéologique et historique en vue de mettre en valeur l’ancien pénitencier pour enfants de l’îlet à Guillaume, inscrit au titre des monuments historiques depuis 2008.

Pour en savoir plus sur l'opération réalisée par l'Inrap en 2020, visionner le reportage d'actualité tournée sur le terrain.