Un programme de réhabilitation de la léproserie Saint-Bernard, engagé par la mairie de Saint-Denis en partenariat avec l’Espace socio-éducatif de La Montagne, a été le cadre de prospections archéologiques (2016) puis de sondages programmés (2017) conduits sur la zone des cachots de cet établissement de santé.

Construite en 1856, la léproserie était administrée par la congrégation des Filles de Marie. Des cachots étaient aménagés au sud-est du site et assuraient la détention des malades récalcitrants ou condamnés par la justice.

Le bâtiment maçonné, de plan rectangulaire mesurant 6,36 m de long et 4,60 m de large, accueillait quatre cellules étroites. L’intérieur des murs est recouvert d’un enduit de chaux de couleur jaune clair sur lequel des graffitis ont été repérés. Les ouvertures de fenêtres mesuraient 1 m de côté.

Les sondages ouverts ont permis d’identifier une petite cour de 50 m² à l’avant du bâtiment. Les sols de cellules, enduits de chaux, étaient agrémentés d’urinoirs dont le système d’évacuation associé a pu être décrit : observé sur 12,5 m, un canal collecteur maçonné longeait les façades en direction de la ravine. Aménagé sur le terrain naturel, ce canal confirme l’installation ex-nihilo de l’édifice, ce qui concorde avec la volonté d’isolement des malades. Des barres de fer, destinées à immobiliser les détenus au moyen de menottes à la cheville, ont également été retrouvées en place.

Abandonné une première fois au début du XXe siècle, probablement à cause d’un cyclone, le bâtiment est réhabilité puis définitivement fermé en 1982, les quelques derniers malades ayant été transférés à l’hôpital de Bellepierre à Saint-Denis.