L’archéozoologie est l’étude des restes d’animaux découverts sur les sites archéologiques permettant d’appréhender les relations entre l’homme et l’animal.

La faune des XVIIe et XVIIIe siècles

Avant même les premières installations de colons, les navigateurs de passage sur l’île au XVIIe siècle vont prélever du gibier présent en abondance et peu craintif, mais également déposer du bétail afin de constituer des stocks vivants pour sustenter les prochains équipages.

La pratique de l’élevage sera ensuite, dès les premières installations du XVIIIe siècle, incitée par la Compagnie des Indes orientales. Or, en l’absence de clôtures suffisantes et par l’inconscience des bergers, se pose rapidement le problème d’animaux devenus marrons.

La chasse au gibier fait l’objet de réglementations visant à la préservation des espèces animales endémiques. En vain, puisque oiseaux et tortues furent exterminés en quelques années par les nombreux propriétaires délaissant leurs cultures afin de profiter des facilités offertes par une nature généreuse ainsi que par une population paupérisée qui développe une économie de prédation.

Les problématiques de l’archéozoologie réunionnaise

Peu d’études archéozoologiques ont à ce jour été publiées. En cause : la création très récente (2010) du service archéologique et des assemblages fauniques globalement assez pauvres jusqu’aux fouilles conduites à Saint-Paul en 2018 (Route des premiers Français) et 2019 (Lot 3). La discipline se développe depuis et offre des perspectives passionnantes :

  • Les découvertes récentes et futures de l’archéologie préventive dans les Bas permettront de mieux appréhender les cheptels des exploitations, la diversité des pratiques agro-pastorales de même que les pratiques de pêche et de consommation de faune marine d’eau douce et d’eau de mer.
  • Dans les Hauts, la gestion du bétail par les Petits Blancs est mal connue, ainsi que les différentes stratégies de subsistance des autres occupants des hauteurs de l’île (chasseurs, marrons).