En 2020, des agents de l’Office national des forêts et du Parc national de La Réunion ont fait des déclarations de découvertes dans le secteur de la Glacière, au Maïdo (commune de Saint-Paul). Une journée de prospection a été organisée avec les découvreurs afin de recenser, décrire et enregistrer les vestiges signalés.

Le commerce de la glace

À partir des années 1820 et jusqu’à l’apparition des systèmes de refroidissement modernes, un commerce de la glace se met en place. Les sources mentionnent par exemple que Madame Desbassyns, propriétaire du domaine de Villèle, aimait offrir sorbets et boissons glacées à ses invités. Pour ce faire, dans le secteur d’altitude du Maïdo, les eaux superficielles gelaient la nuit dans des bassins ou dépressions naturelles avant d’être récoltées au lever du jour. Des pains de glaces allant jusqu’à 25 kg étaient ensuite stockés à basse température dans des puits, puis transportés dans des sacs de jute ("gonis") et de la sciure. Ce transport sur une soixantaine de kilomètres était, jusqu’à l’abolition en 1848, assuré par des esclaves.

Observations archéologiques récentes

Des puits et une glacière aménagée sont visibles sur le parcours reliant le parking du Maïdo au Grand Bénare. La prospection des archéologues et agents de l’ONF et du Parc national a permis de constater l’ampleur des aménagements dédiés à la production de glace dans ce secteur des hauts de Trois-Bassins puisque de nombreuses glacières, creusées dans des cavités volcaniques naturelles, ont été observées. Les espaces autour de ces cavernes-glacières sont jonchés de mobilier, ce qui témoigne d’une occupation intense liée à cette activité au XIXe siècle et début XXe siècle.