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- Le marronnage : la fuite des esclaves
Effectif rapidement après l’arrivée des premiers colons français accompagnés de leurs “serviteurs” malgaches en 1663 et jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1848, le marronnage est à l’origine des premiers peuplements des Hauts de l’île.
Une forme de résistance
“Petit” et “Grand” marronnage sont intrinsèquement liés aux sociétés coloniales esclavagistes. À Bourdon, l’option de la fuite par la mer en direction de Madagascar, bien qu’attestée, n’était pas réellement viable. Fuir dans la montagne offre, du moins à court terme, les avantages d’un environnement difficile d’accès et escarpé, donc favorable pour échapper aux chasseurs de marrons.
Les modes de vie et la localisation des camps marrons ne sont que très peu documentés par les sources historiques. Il apparaît néanmoins, d’après les rapports des détachements de chasseurs, que les fuyards s’organisaient en petits groupes, s’abritant dans des abris naturels ou établissant des villages faits de cases de feuilles ou de bois. Le marronnage existe durant toute la période de l’esclavage. Le taux oscille entre 2,5 et 7% du nombre total d’esclaves selon les années. Pour donner quelques chiffres, l'île compte 102 esclaves en 1689 , 6573 en 1735, 30209 en 1779, 71000 en 1830 et 60000 à l’abolition en 1848.
Archéologie du marronnage
Les fouilles de cavernes et d’abris se multiplient à La Réunion depuis une dizaine d’années (Vallée Secrète, Abri HBC13, Caverne Lépinay, Caverne de Cotte, Caverne des Lataniers). Cependant, si on repère dans certains de ces sites des phases d’occupations compatibles avec ce contexte, il est toutefois particulièrement difficile d’identifier des traces archéologiques de marronnage. En effet, les modes de vie des marrons, leur adaptation à l’environnement et leur culture matérielle devaient être très proches de ceux des chasseurs de gibiers venant des Bas, des chasseurs d’hommes et même des premiers habitants libres des Hauts. Jusqu’à présent, aucune sépulture en contexte archéologique n’a pu être étudiée.
Pour en savoir plus, consultez la page dédiée du Musée historique de Villèle.