La caverne de Cotte : un refuge de marrons au cœur du massif du Piton de la Fournaise au milieu du XVIIIe siècle et une halte de chasse aux oiseaux et cabris.

L’historiographie de la caverne de Cotte

Dès 1725, afin de se préserver des vols et des attaques de marrons dans les habitations coloniales des Bas de l’île, le Conseil supérieur de Bourbon autorise et organise une véritable chasse à l’Homme dans les montagnes. La caverne de Cotte, située à plus de 2200 m d’altitude, figure dans les archives comme l’un de ces nombreux refuges de marrons. En juin 1758, les « fusilleurs » des Bas y auraient mené une attaque conduisant à la mort de plusieurs esclaves dont un, prénommé Cotte. Cette histoire s’est depuis transmise au fil du temps, notamment par les chasseurs d’esclaves eux-mêmes et leurs descendants, si bien qu’elle est mentionnée dans quelques récits de voyages au Volcan datés du début du XXe siècle.

Les découvertes archéologiques

Les sondages réalisés au sein de la caverne ont suggéré deux modes d’occupation distincts. Dans les niveaux les plus récents, du mobilier domestique du XIXe siècle (vaisselle, pipe, ampoule médicinale), associé à des projectiles en plomb et des ossements d’oiseaux, suggère une installation de courte durée en lien avec la chasse saisonnière et l’exploration scientifique et touristique du Volcan. Les niveaux inférieurs, représentés par une plus faible quantité de mobilier (silex, ossements d’oiseaux et de cabri), sont en revanche associés à des aménagements de l’espace (construction d’un muret en pierres sèches, nivellement du sol) qui évoquent une installation plus pérenne, également associée à une pratique de la chasse. Ces niveaux inférieurs peuvent être attribuable à une occupation marronne, mais les données recueillies demeurent encore trop fragiles pour l'affirmer.