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Le passage du cyclone Gamède en 2007 a emporté une partie de l’esplanade voisine du Cimetière Marin de Saint-Paul et a révélé la présence d’ossements humains dans le talus côtier. Cette découverte, à l’origine de la création du service régional de l’archéologie de La Réunion, a donné lieu à une opération en 2011.
La fouille d’un cimetière oublié
Entre l’enclos du Cimetière Marin, installé en 1788, et le talus donnant sur la plage, des sondages réalisés en 2011 ont mis au jour une quinzaine de sépultures datées de la première moitié du XIXe siècle. Les défunts reposaient sur le dos, tête tournée vers l’ouest, et étaient ensevelis dans des cercueils dont seuls les clous et quelques vestiges de bois sont conservés. Le mobilier funéraire retrouvé se résume à un bouton de cuivre et une perle en os.
L’organisation spatiale des sépultures, la chronologie du site ainsi que l’identification de carences et de stress musculaires convergent vers l’hypothèse d’un cimetière d’esclaves et/ou d’engagés. Néanmoins, les nombreuses épidémies ayant frappé l’île à cette époque ont pu conduire à des inhumations précipitées des victimes, hors-les-murs du cimetière.
Des mutilations dentaires
Le squelette d’une jeune femme aux dents taillées en forme de pointe, mutilation dentaire volontaire réalisée de son vivant et encore pratiquée de nos jours par des tribus africaines, nous renseigne sur l’origine de cet individu. Le cimetière constitue ainsi un des rares sites fouillés dans le monde où cette pratique culturelle a été retrouvée, avec les îles de la Guadeloupe, de la Barbade, de Saint-Martin et de Manhattan (New-York, USA).