Le site de Pierrefonds, à Saint-Pierre, est une figure majeure dans le paysage de l’industrie sucrière réunionnaise des XIXe et XXe siècles. Les interventions archéologiques, en 2015 et 2016, ont été motivées par un projet de valorisation des ruines de l’ancienne usine.

De la savane aux terres fertiles

Au début du XIXe siècle, le secteur de Pierrefonds sert de zone de pâturage. C’est le canal de Saint-Etienne, construit entre 1821 et 1825, qui marquera le point de départ de l’exploitation cannière dans la zone. L’eau était indispensable à l’irrigation des terres cultivées, mais elle était aussi une force motrice pour les différentes machines (hydrauliques ou à vapeur) servant à la fabrication du sucre. C’est à la suite de ces travaux hydrologiques qu’est fondée la sucrerie, en 1834.

Bâtiments désaffectés, réhabilités et enfouis

Sur les 63 000 m² soumis au diagnostic archéologique prescrit, seule une partie était accessible aux sondages. L’évolution du site se lit au travers des aménagements ultérieurs à l’usine : voiries, surfaces bétonnées, réhabilitation de bâtiments, terrain de foot… qui constituent des contraintes d’accès aux vestiges enfouis.

Les sondages effectués pendant l’opération archéologique ont eu pour but de rechercher la présence éventuelle de traces des premières infrastructures aux abords de l’ancienne sucrerie.

Les vestiges identifiés correspondent à des bâtiments dont les sols intérieurs (mortier) et extérieurs (galetages, terre battue) ont pu être observés. Le mobilier, peu abondant, est associé aux structures découvertes et permet de confirmer les sources historiques decrivant un site en usage à partir du XIXe siècle et implanté sur un espace dépourvu de constructions antérieures.