Avec l’évolution de sa population, aux apports multiples et aux statuts différents, l’île Bourbon a dû s’équiper d’établissements de santé dont les fonctions et les implantations répondent à son organisation générale en prenant en compte différentes contraintes.

Les hôpitaux

La délivrance de soins aux malades s’adapte aux différentes sphères de la société réunionnaise. Il y a les hôpitaux coloniaux et militaires qui s’établissent dans les principaux centres urbains, tels qu’à Saint-Denis, Saint-Paul ou encore à  Salazie, village  thermal  dans les Hauts de l'île. Parmi les constructions hospitalières mentionnons, à Saint-Denis, celle du Parc de la Providence, où les vestiges de l’ancien hospice construit en 1858 ont été décrits par les archéologues. La Grande-Maison Savanna de Saint-Paul semble quant à elle avoir fonctionné comme logis pour les incurables avant de devenir la résidence du directeur de l’usine au XIXe siècle. Les hôpitaux font également partie des infrastructures indispensables au bon fonctionnement des usines, où le rendement dépend de la santé des esclaves puis des engagés ; l’archéologie a notamment permis de documenter les hôpitaux de l’usine Choppy à Saint-Pierre et de Bruniquel à Saint-Paul. Des léproseries sont également connues, dont celle de Saint-Bernard.

Enrayer les épidémies

Variole, peste et choléra accompagnent les voyageurs qui débarquent sur l’île et sont à l’origine de nombreux épisodes épidémiques. Des lazarets, lieux de quarantaine, se développent alors de manière temporaire puis permanente dès la fin du XVIIIe siècle. Les vestiges d'un ancien lazaret ont été retrouvés sous la Caserne Lambert à Saint-Denis. Les sites de la Ravine à Jacques et de la Grande Chaloupe, surplombant Saint-Denis, ont été les lieux de passage de la majorité des immigrants et voyageurs jusqu’au début du XIXe siècle. Ces établissements étaient composés de différents espaces : dortoirs, salles d’isolement, hôpitaux, cimetières.