Aux abords de la Maison de Canonville, à Saint-Pierre, un diagnostic archéologique réalisé en 2015 a permis de documenter les vestiges d’un ancien dépôt de rhums ainsi que d’autres traces d’occupation du site.

Une opération archéologique conduite dans le cadre d’un projet de réhabilitation

La maison se situe dans la partie la plus ancienne de Saint-Pierre, le long de la rue Babet. Cet axe permettait de rejoindre rapidement le front de mer et l’embouchure de la mer d’Abord où se trouvaient les entrepôts des négociants. Bâtie en 1800 au sein d’un îlot dessiné en 1775, la maison est destinée au commerce. Protégée au titre des Monuments Historiques, sa réhabilitation projetée par la mairie est à l’origine du diagnostic archéologique.

Des données documentant l’histoire de cet îlot bâti

L’opération a mis en évidence des traces d’occupation relativement anciennes, notamment des alignements de blocs pouvant correspondre aux premières divisions de l’îlot et du mobilier remontant au XVIIIe siècle. On retrouve aussi deux fosses à chaux, structures contemporaines de la construction des bâtiments et un dépotoir en usage aux XIXe et XXe siècles. Les vestiges les plus importants sont les ruines d’un bâtiment construit sur la rupture de pente entre deux terrasses. Alors que la case principale est construite dans sa partie nord sur des remblais, cette annexe repose sur des caves. Les deux bâtiments communiquaient par un passage couvert. Ces données ont été complétées par des archives écrites datées de 1820 et de 1913 qui mentionnent une fonction de dépôt central des rhums. La case principale tenait alors lieu de logement du dépositaire comptable et le bâtiment annexe servait d’entrepôt.