À Bourbon comme en métropole, au XVIIIe siècle, l’incarcération s’impose comme la sanction pénale principale. Les lieux de détention et d’enfermement se multiplient sur l’île.

En 1718, au moment où l’île prend son essor économique et recourt massivement à l’esclavage, l’ordonnance du Conseil provincial du 23 novembre fait mention des « blocs », officiellement établis dans les principaux foyers de peuplement, à savoir les quartiers de Saint-Paul – alors chef-lieu de la colonie –, Sainte-Marie, Sainte-Suzanne et Saint-Denis.

L’augmentation de la population sur l’île combinée à la multiplication des peines pour marronnage sont à l’origine de nombreux travaux dans les prisons existantes et entraînent la construction de nouvelles : Saint-Benoît et Saint-Pierre en 1834, Saint-Paul en 1837. À ce jour, le diagnostic archéologique de la prison Juliette Dodu apporte des données matérielles sur les évolutions de l’univers carcéral.

La léproserie Saint-Bernard, établissement de quarantaine sanitaire construit en 1856, était équipée de cachots destinés à l’isolement de prisonniers malades ou de pensionnaires récalcitrants. Une fouille menée en 2017 a permis d’appréhender les aménagements des cellules d’enfermement.

Des pénitenciers pour enfants ont ponctuellement été mis en place, tel que celui de l’Îlet à Guillaume en activité entre 1864 et 1879. Une étude historique et archéologique conduite en 2020 a précisé l’organisation spatiale et la fonction des bâtiments du pénitencier.

Une étude patrimoniale des différents types d’édifices dédiés à l’enfermement est projetée par le Conseil Régional de La Réunion en lien avec la DAC de La Réunion.