Après ceux de Petite Île, du Cap Bernard et de la Ravine à Jacques à la fin du XVIIIe siècle, les Lazarets n° 1 et n° 2 de La Grande Chaloupe sont le dernier complexe de quarantaine mis en place sur l’île de La Réunion.

Le site de La Grande Chaloupe fonctionne dès le milieu des années 1850 et le lazaret de 1861 jusque dans les années 1950, période durant laquelle, en même temps que des voyageurs, plus de 46 000 engagés d’origines géographiques diverses entrent dans la colonie. Si ce séjour forcé avait pour but d’empêcher la propagation de maladies épidémiques ayant cours dans les régions de provenance de ces individus, pour un certain nombre d’entre eux, ces lazarets furent leur dernière demeure.

Une première opération archéologique en 2012

Une opération de sondages exploratoires a été conduite par A.-L. Dijoux dans l’enceinte du cimetière du lazaret n° 2. Des dépotoirs ont pu être mis en évidence avec un mobilier de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle matérialisant l’ampleur des échanges économiques entre la métropole et la colonie au moment de l’utilisation du lazaret n° 2. Quatre sépultures ont été étudiées. Les analyses ADN ont pu déterminer l’origine indienne « fortement probable » d’un individu.

Un nouveau projet en gestation

Les résultats de 2012 ont soulevé de nombreuses questions auxquelles un nouveau projet archéologique transdisciplinaire et pluri-institutionnel en gestation, fruit d’une collaboration avec l’équipe de l’université de Stanford et de nombreux chercheurs français, devrait, à l’avenir, pouvoir répondre.