Après un fonctionnement de plus de 250 ans, la prison Juliette Dodu de Saint-Denis est désaffectée en 2008. La réhabilitation des bâtiments et la conduite de recherches archéologiques sont alors au cahier des charges de la préfecture de La Réunion. Un diagnostic a été mené en 2013.

Une longue histoire

Un « bloc » d’enfermement est établi vers 1718 dans le Palais du Gouverneur. En 1771, la Colonie achète un terrain pour y bâtir la prison, qui connaîtra différents travaux de réaménagements et d’agrandissements mais conservera sa fonction jusqu’en 2008. Des archives de 1771 indiquent que la partie nord de l’emprise actuelle était dédiée à la détention des prisonniers tandis que le sud abritait des bâtiments administratifs. En constante évolution, des travaux notables sont menés en 1839 avec le déménagement des services administratifs au profit de la fonction carcérale puis la démolition, en 1846, de la geôle centrale.

Les vestiges archéologiques

Les travaux de 1846 ont laissé des traces identifiées par les archéologues sous la forme d’une couche de 15 à 20 cm d’épaisseur correspondant à la mise en place d’un sol. Quatre murs antérieurs constitués de roches volcaniques ont été découverts : l’un d’entre eux, fonctionnant avec un niveau de sol en terre brune, n’a pu être identifié sur les plans anciens. Trois autres murs, constituant un même bâti et associés à un sol de cailloutis, correspondent à la geôle centrale « où l’on plaçait les hommes dangereux ». À l’est, longé par un caniveau, un alignement de tuiles verticales destiné à accueillir un jardin a été découvert.

Le mobilier retrouvé se résume à de petits fragments de vaisselle et de pipes, ainsi que quelques restes de porcs et de bovins consommés. Aucun élément de l’univers carcéral n’a été retrouvé.