La connaissance de l'alimentation à la fin du Néolithique n'en est plus au seul stade des hypothèses.

L'observation des rejets de boucherie et de cuisine sur les dépotoirs, la détermination des grains de pollens et des restes végétaux, l'analyse des résidus organiques carbonisés et l'approche parasitologique des excréments donnent de bons résultats, et ce toujours pour la même raison : la très bonne conservation des vestiges en milieu humide.

Il y a déjà tout un livre à écrire sur la cuisine néolithique. Certaines recettes rappellent des goûts modernes connus, telles les viandes cuites aux pierres chauffantes, les filets de truites fumées ou les grenouilles grillées, mais on a récemment reconnu que les chairs mal cuites ont transmis des formes plus ou moins graves de parasitoses, qui ont certainement fragilisé ces agriculteurs vivant dans des conditions sanitaires plutôt précaires.

À côté du grillé, les potées et les bouillies appartiennent déjà à un autre domaine gustatif… que nous rejetons : longuement remuées pour ne pas attacher au fond du pot, elles ont le goût du brûlé et sont imprégnées de l'odeur de la fumée produite par le foyer.