Un emplacement topographique favorable

À Chalain, un premier indice est donné par la position topographique de certains villages construits sur des presqu'îles. En effet, souvent constituées par les ruines des villages précédents, celles-ci offrent des avantages défensifs incontestables.

Ainsi, il apparaît que du côté du lac, les villages sont naturellement défendus sur trois côtés. Quant au côté du bas marais, un large terrain mou et spongieux rendait peu commode l'accès au village.

Si l'on observe les autres types de sites néolithiques, on voit que cette préoccupation est constante. Pourquoi n'en serait-il pas de même pour les villages littoraux ?

Un dispositif défensif

Un deuxième indice à mettre au crédit de cette hypothèse tient aux dispositifs mis en œuvre dans de nombreux villages. D'abord, leur accès depuis la terre ferme supposait de suivre un chemin rectiligne étroit, avec un platelage de bois pour traverser la zone de marais.

Ensuite, une forte palissade, souvent en troncs de chêne refendus, permettait de filtrer les arrivants à l'entrée du village... et ce n'est pas un hasard si la longueur de ces chemins de planches, rarement inférieure à une soixantaine de mètres, correspond grosso modo à une portée de flèche.

Par conséquent, il apparaît indéniable que c'est bel et bien la qualité défensive qui a été recherchée dans l'implantation des villages en milieu lacustre.

Par ailleurs, si on se tourne vers les sites lacustres existants sous d'autres cieux et dans d'autres cultures, on voit bien que cette préoccupation est toujours prééminente : les exemples ethnographiques rappellent cette tendance à utiliser l'eau et les marais comme obstacles naturels pour défendre les villages.

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Chalain 19, 3173-2916 siècle av. J.-C. Photothèque Institut Claude-Nicolas Ledoux.

© Institut Claude-Nicolas Ledoux. Photo Gilles ABEGG, maquette Patrick GUILLOU

Chalain, vue de la maison expérimentale, à travers l'entrée de la palissade.