Les techniques agricoles

Le bâton à sillonner et l'agriculture itinérante

Pendant longtemps, les cultures céréalières étaient localisées sur des défrichements et sur des brûlis : le sol était alors simplement aéré de manière superficielle avec un bâton coudé. Ici et là, l'espace défriché était ponctué de souches et d'arbres morts encore sur pied, trop puissants pour être abattus. Après une ou deux récoltes, le champ était à nouveau abandonné à la forêt et il devenait alors nécessaire d'aller défricher plus loin : c'est la technique de l'agriculture itinérante. Sitôt que les champs se trouvaient trop éloignés, il fallait déplacer les villages, quitte à revenir sur le même lieu quelques dizaines d'années plus tard, une fois la forêt reconstituée à partir des rejets de souche.

L'araire et une sédentarisation plus durable

Vers 3040 avant notre ère, tandis que les villages se sédentarisent pour longtemps, les bâtons à sillonner disparaissent à peu près complètement des villages de Chalain. D'autres formes d'outils viennent alors les remplacer, comme certains modèles de pioches lourdes. Il est probable aussi que les premiers araires en bois soient introduits à ce moment-là, quand se développe la traction animale avec joug de corne et travois pour le transport des charges pondéreuses.

La récolte

Avec l'introduction de ces nouvelles techniques agricoles, il est désormais possible d'obtenir des champs débarrassés de leurs souches, et par conséquent, de semer en lignes denses. L'outil le plus fréquent pour moissonner est un couteau en silex ou parfois même simplement une coquille de moule d'eau douce. En réalité, ce couteau n'est pas fait pour couper les tiges de céréales au ras du sol, mais pour arracher les épis en laissant la paille sur pied.

C'est d'ailleurs sous cette forme que les céréales seront stockées dans les maisons et les greniers, en épis complets qui permettent de mieux préserver la qualité et le pouvoir germinatif des blés et des orges en ambiance humide.