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Un environnement peu favorable à la culture
À voir les sols actuels qui permettent aujourd'hui les cultures céréalières tout près du lac, la distance entre les villages néolithiques et les zones potentielles d'agriculture n'apparaît pas considérable, tout au plus quelques centaines de mètres.
En réalité, la situation ancienne était bien différente. Des sondages systématiques réalisés dans le bassin de Chalain ont permis de montrer que ces sols fertiles ne s'étaient mis en place qu'à partir de la fin de l'Âge du Bronze. Au Néolithique, seuls des sols marneux provenant de l'érosion glaciaire et de la sédimentation lacustre affleuraient dans les environs directs du lac.
Alternativement gorgés d'eau ou trop secs, ces sols ne permettaient le développement que d'un très faible couvert forestier essentiellement composé de saulaies arbustives. En tout état de cause, aucune culture céréalière n'y était possible.
Voilà qui montre bien le décentrement entre les villages littoraux et les terres cultivées.
Des champs loin des villages
Par conséquent, les bonnes terres à céréales doivent être cherchées ailleurs que dans les bassins lacustres humides de Chalain et de Clairvaux.
La haute terrasse de l'Ain, une bande étroite de sols alluviaux et glacio-lacustres qui longe le versant occidental du plateau de Champagnole, comportait certainement les terroirs céréaliers les plus favorables. Les sols, bien drainés, étaient alimentés en argiles fines et en matière organique provenant de la forêt du versant calcaire.
Les villages littoraux n'étaient donc pas au centre de terroirs également répartis autour du lac, mais sur des positions favorables à la défense des maisons et des greniers. En contrepartie de ce choix défensif, il fallait marcher pendant au moins une heure pour atteindre certains champs éloignés. La forêt y était momentanément défrichée pour les cultures, avant que le champ ne soit à nouveau abandonné lorsque le développement des mauvaises herbes et des rejets de souche devenait nuisible à la croissance des céréales.