Jusqu'à présent, aucune sépulture ne peut être attribuée à ces villages néolithiques littoraux.

Mais c'est également le cas de pratiquement tous les villages d'ambiance humide au nord-ouest des Alpes. L'idée domine que la plupart des morts n'étaient pas enterrés, comme on pourrait le croire aujourd'hui.

Quelques os conservés en souvenir du défunt

Pour trouver quelques ossements dépareillés, il faut se tourner vers les dépotoirs domestiques devant les maisons ou bien le long des palissades. À Chalain et à Clairvaux, le total des os humains dans les villages ne dépasse guère la douzaine : quelques crânes isolés, une à deux mandibules, quelques vertèbres et os longs, enfin un seul cas de fragment de crâne découpé, poli et perforé pour être porté en pendentif.

Il ne s'agit donc pas d'un mode funéraire habituel où l'on aurait abandonné les morts sur le sol dans l'enceinte du village, mais plutôt d'une sélection de quelques pièces anatomiques conservées à la maison pour rappeler temporairement un mort particulier, sans aucun choix selon des critères d'âge ou de sexe.

Crâne perforé et poli.

Musée d'archéologie du Jura, Lons-le-Saunier. Cliché P. Lopinet.

Un rituel inexpliqué

Un seul cas particulier est à signaler : à Chalain 19, juste au-dessus de la couche d'abandon du village au 30e siècle, on a déposé le corps d'un enfant sur le chemin de planches et en travers de l'entrée de la palissade.

Le corps, en position repliée sur le côté gauche, devait être couvert d'une peau fixée au sol pour maintenir le cadavre en place pendant les périodes d'inondation. Cet exemple est unique et un éventuel rituel de fermeture de l'espace villageois ne peut être démontré en toute rigueur.

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Squelette d'enfant. Chalain 19, 30e siècle av. J.-C.

Localisation de la sépulture d'un enfant.

Chalain 19, 32e siècle av. J.-C.

Localisation du chemin de planche

Chalain 19, 32e siècle av. J.-C.

Localisation de la palissade.

Chalain 19, 32e siècle av. J.-C.