Nombreux sont les arguments qui plaident en faveur d'une prédation touchant d'immenses territoires de chasse.
Bien qu'abattu par hardes entières (nouveaux-nés, jeunes, femelles et mâles), le cerf n'offre guère d'exemple de population déséquilibrée. Certaines ramures bizardes suggèrent tout au plus des problèmes de croissance et peut-être de compétition avec l'homme.
On peut donc imaginer que les néolithiques devaient parcourir chaque année d'immenses territoires de chasse pour ne pas épuiser rapidement les réserves de gibier.
Mais comment démontrer clairement l'étendue de ces territoires ? …La réponse peut venir de l'origine des matières premières exploitées en accès direct par les gens de Chalain et de Clairvaux.
Localisation des sources salées autour des sites lacustres préhistoriques de Chalain et Clairvaux.
Carte d'après P. Pétrequin.
Localisation des sources salées autour des sites lacustres préhistoriques de Chalain et Clairvaux.
Carte d'après P. Pétrequin.
Localisation des sources salées autour des sites lacustres préhistoriques de Chalain et Clairvaux.
Carte d'après P. Pétrequin.
Localisation des sources salées autour des sites lacustres préhistoriques de Chalain et Clairvaux.
Carte d'après P. Pétrequin.
Localisation des sources salées autour des sites lacustres préhistoriques de Chalain et Clairvaux.
Carte d'après P. Pétrequin.
Localisation des sources salées autour des sites lacustres préhistoriques de Chalain et Clairvaux.
Carte d'après P. Pétrequin.
La recherche de matériaux pour la poterie
Pour les poteries de Chalain entre 3040 et 2980 avant notre ère, des inclusions ajoutées à la terre des poteries (des coquilles d'huîtres fossiles, des fragments de calcaire) et peut-être même certaines marnes, utilisées pour produire les vases de cuisson, ont été transportées depuis les affleurements naturels jusque dans les villages sur la rive de Chalain, soit une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau.
Ce territoire, d'où les vestiges néolithiques sont absents, est alors en accès direct pour les potiers qui veulent s'y approvisionner.
L'approvisionnement en silex
La même démonstration peut être faite pour des blocs et des plaquettes de silex : ceux-ci ont été directement ramassés sur des affleurements à 30 km au sud de Clairvaux ou à 20 km à l'ouest de Chalain. Tous ces territoires étaient libres d'accès. La matière première, rapportée en une journée de marche, était taillée et mise en forme au village pour obtenir des flèches, des couteaux à moissonner et des outillages domestiques.
La possible recherche du sel
Il semble même que certaines sources salées, à Lons-le-Saunier, Grozon et Salins aient pu, à cette époque, être exploitées par les communautés de la vallée de l'Ain pour obtenir du sel.
Au final, un immense territoire de prédation
Ces liaisons directes à moyenne distance permettent de suggérer que le territoire de prédation, pour les gens de Chalain et de Clairvaux, pouvait atteindre 1800 km² à la fin du IVe millénaire.