La Renaissance et les temps modernes inaugurent une époque contrastée faite à la fois de troubles et d’expansion religieuse. L’arrivée des moines de Saint-Maur permet néanmoins à Saint-Germain de connaître une dernière restauration, en particulier dans son monastère.

La réformation de l’abbaye

Instituée en 1618, la Congrégation de Saint-Maur constitue la dernière réforme masculine française de l’Ordre de Saint-Benoît avant la Révolution. La confédération mauriste ne fonde pas de nouveaux monastères mais envoie des groupes de religieux dans diverses abbayes. C’est le cas à Saint-Germain, où ces derniers arrivent en 1629. Cette nouvelle communauté est dirigée localement par un prieur élu pour trois ans. La majorité des décisions, en particulier sur le plan architectural, sont toutefois prises au niveau national. Les projets de travaux doivent, dès lors, être soumis aux Supérieurs généraux et sont contrôlés par de multiples visites. Les reconstructions sont alors uniformisées et respectent un plan général suivi par les mauristes.

Les restaurations par les bénédictins

L’amélioration de la situation financière à la fin du XVIIe siècle permet la réalisation de nouveaux projets architecturaux. Les plans de l’abbaye réalisés par les moines bénédictins à leur arrivée témoignent de leur volonté de rénovation. Ces documents permettent de comprendre l’organisation du cloître avant leur arrivée et sur des espaces difficilement exploitables par les archéologues. Ces dessins sont accompagnés par de nombreuses descriptions qui permettent de suivre les travaux de réparation ou de construction. On sait ainsi que l’aile orientale est restaurée en 1664 et que le réfectoire est reconstruit à partir de 1685. Bien que les rénovations réalisées par les Mauristes se concentrent majoritairement sur les bâtiments claustraux, quelques restaurations sont perceptibles au niveau de l’abbatiale, en particulier sur l’avant-nef.

Les bâtiments claustraux conservés

Une partie de ces bâtiments restaurés par les moines bénédictins de Saint-Maur est aujourd’hui encore en élévation. Après l’accueil du musée, présent dans l’ancienne maison de l’abbé, se trouvent les galeries du cloître qui donnent sur les différents lieux de vie des moines. Au nord se trouve la sacristie, petite salle carrée utile à la conservation des objets de culte. En continuant de longer le couloir nord, on arrive devant la porte de la salle capitulaire, magnifiquement ornée au XVIIIe siècle comme le montre un dessin de Dom Plancher. Cette pièce permet au chapitre, c’est-à-dire à la communauté de moines, de se réunir pour prendre des décisions ou pour élire son chef. La galerie nord s’achève sur la salle des moines, lieu où les moines pouvaient s’adonner à différentes tâches, en particulier leur travail comme la copie de manuscrit. Les autres espaces conventuels sont aujourd’hui détruits et en partie remplacés par un jardin.