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Les ouvrages des maîtres d’Auxerre comme ceux qu’ils étudient sont connus grâce à des manuscrits copiés par des scribes calligraphes dans un atelier d’écriture : le scriptorium. À cette époque, les scriptoria sont surtout installés dans des monastères et plus rarement dans des églises cathédrales. L’Église détient donc le quasi-monopole de l’écrit.
Support et matériaux
À l’époque carolingienne, les supports de l’écriture sont essentiellement en parchemin. Il s’agit de peaux d’animaux le plus souvent du mouton, lavées et traitées pendant plusieurs mois à la chaux puis poncées pour recevoir l’écrit sur une surface lisse. Les peaux sont pliées pour former des cahiers de plusieurs feuillets. Elles peuvent être pliées deux fois, on parle alors de binion, ou quatre fois, un quaternion. Cousus ensemble, les cahiers sont ensuite reliés et maintenus fermés par des lanières ou des fermoirs métalliques.
Copistes et décorateurs
Les copistes sont des scribes expérimentés dont le travail s’apparente davantage à la calligraphie qu’à la simple écriture. Chaque lettre était tracée avec un nombre déterminé de traits et dans un ordre particulier appelé le ductus. À la fin du VIIIe siècle, depuis la renaissance carolingienne, la minuscule caroline domine dans les scriptoria. Cette forme de calligraphie, créée par Alcuin à la demande de Charlemagne, a pour objectif d’uniformiser les écritures de son royaume et de la rendre plus facile à déchiffrer. L’écriture carolingienne s’est si bien standardisée, qu’il est souvent difficile d’identifier le scriptorium dans lequel a été copié un manuscrit. Il est toutefois possible de distinguer quelques aires de production qui possèdent des caractéristiques communes. Les manuscrits auxerrois, dont la bibliothèque a été démantelée à la Révolution, sont ainsi très proches des scriptoria de Fleury et Ferrières, deux fondations monastiques voisines. Ces textes étaient parfois décorés en marge ou en haut de page par les moines. Le plus fameux émanant de l’école d’Auxerre est sans doute le commentaire sur Ézéchiel par Haymon.