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- La vénération des reliques
L’exemplarité de certains chrétiens, pour leurs vertus et leurs sacrifices pour la foi, est à l’origine de leur réputation d’intercesseurs auprès de Dieu, on parle des saints. Cette médiation se fait pendant leur vie mais surtout après leur mort. C’est pourquoi les reliques de leur corps sont vénérées comme empreintes terrestres d’une voie céleste.
Les objets reliquaires
Dès l’Antiquité tardive, les fondations de sanctuaires pour abriter des reliques se multiplient et attirent les pèlerins. Germain est un de ces fondateurs puisqu’il rapporte à Auxerre des reliques du martyr breton Alban et de saint Maurice d’Agaune, avant d’être lui-même vénéré. Le culte des saints entraîne ainsi la production de reliquaires, objet destiné à abriter des ossements ou des objets ayant été en contact avec le saint. À Saint-Germain, une dalle reliquaire en calcaire blanc creusée en forme de croix monogrammatique est aujourd’hui conservée. Elle abritait dans chacune des quatre cavités des reliques d’abord de saint Maurice puis de saint Germain. Elle était encastrée dans le sol sous l’autel principal de la basilique accompagnant ainsi les offices et le sacrifice eucharistique qui s’y déroulaient. Les reliques ne sont pas toujours installées dans un sanctuaire. Elles peuvent être transportées en voyage dans des bourses précieusement portées par le fidèle. Selon son hagiographe, Germain portait ainsi en permanence sur lui une de ces bourses reliquaires.
Les tissus reliquaires
Parce qu’ils ont été en contact avec le saint, les tissus peuvent aussi être considérés comme des reliques. Des étoffes, aujourd’hui conservées, ont été tissées au Proche-Orient à l’époque de Germain (Ve siècle). Il s’agit de vêtements en laine, tandis que le suaire, drap mortuaire utilisé pour envelopper un cadavre, est en soie. Ces tissus reliquaires sont réputés avoir été en contact avec l’évêque d’Auxerre et sont donc des reliques.
Les authentiques
À mesure que leur nombre s’accroissaient les reliques d’un sanctuaire étaient identifiées par des authentiques, petites étiquettes de parchemin liées aux précieux restes. Elles portaient mention du nom du saint et de la nature des vestiges qu’elles désignaient. Par exemple, le trésor de la cathédrale de Sens conserve nombre de ces authentiques dont certaines témoignent de la présence de reliques de Germain dès le VIIIe siècle. Malheureusement aucune authentique n’est conservée à Auxerre.