Étant donné sa longue histoire, son architecture et son importance aux temps carolingiens, Saint-Germain est un site exceptionnel pour y réaliser des fouilles. Pour cette raison à partir de 1986 et pour plus de dix ans, de multiples spécialistes se sont attachés à mieux comprendre cette abbaye au travers de multiples méthodes.

Pourquoi Saint-Germain ?

L'élaboration d'un programme d'étude du site de Saint-Germain s'est appuyée sur plusieurs opportunités. Occupé sans discontinuité depuis le Bas-Empire par une fondation religieuse, cet espace au nord de la cité auxerroise témoigne, en effet, de la permanence des structures chrétiennes et de leur adaptation aux évolutions chronologiques. La documentation écrite éclaire en grande partie cette occupation depuis les origines jusqu'à nos jours. Mais l'édifice contemporain conserve aussi en place des élévations des remaniements successifs depuis l'époque carolingienne jusqu'à nos jours. Les peintures carolingiennes de la crypte découvertes à partir de 1927 sous des badigeons et des décors modernes consacrèrent particulièrement la notoriété du site. Ces importants témoignages historiques et architecturaux de Saint-Germain d'Auxerre formèrent les assises scientifiques du projet de recherche archéologique.

Des zones de fouilles privilégiées

Une partie de l'abbaye se prêtait particulièrement à des investigations : l'emplacement de l'avant-nef détruite au début du XIXe siècle et occupé depuis par une cour ouverte. Espace accessible au cœur de l'abbaye, la documentation conservée sur l'avant-nef laissait présager la présence de vestiges susceptibles d'éclairer l'occupation du site. Or Saint-Germain faisait l'objet d'un programme de restauration et d'aménagement muséographique depuis les années 1970. L'archéologie offrit une nouvelle dimension à la rénovation abbatiale déjà entreprise. Archéologues et historiens du CNRS et de l'Université s'unirent à la Ville d'Auxerre pour donner une base scientifique à ce projet. C’est aussi la crypte qui a fait l’objet d’une attention toute particulière à partir de 1991. L’analyse des archéologues était en effet nécessaire pour que cet espace exceptionnel soit ouvert au public.