Les progrès technologiques permettent aux archéologues d’affiner leurs méthodes de fouille et d’approfondir leurs analyses. Nous proposons ici la présentation de deux méthodes et techniques archéologiques utilisées lors des fouilles de Saint-Germain d’Auxerre.

La prospection radar

L'archéologie permit de mieux comprendre la crypte, l'avant-nef et une partie du transept de l'abbatiale de Saint-Germain. Entre ces deux pôles, c'est-à-dire sous l'actuelle nef gothique, les différentes phases de construction du sanctuaire demeuraient méconnues. Afin de faire le lien et de cerner les vestiges sous-jacents, une campagne de prospections géophysiques fut réalisée. La méthode radar utilisée consista à envoyer une onde électromagnétique d'une certaine fréquence dans le sol et à capter les échos qu'elle y rencontrait. Ces derniers sont variables en fonction de la nature et de l'importance des vestiges. L'interprétation des résultats est compliquée par l'imbrication des structures dont on peut toutefois connaître la profondeur par la vitesse de propagation des ondes.

La dendrochronologie

Même si à partir du XIe siècle la pierre tend à prendre de plus en plus d'importance dans les édifices religieux, le bois reste d'utilisation courante dans les constructions. En l'absence de voûte de pierre, il est utilisé pour les plafonds, mais aussi pour des pièces de chaînage, des architraves ou des tirants qui consolident les maçonneries. Lorsque les pièces sont suffisamment importantes et que leur état de conservation le permet, il est possible de faire des analyses afin de déterminer la date de l'abattage de l'arbre dont le bois est issu. Cette technique dendrochronologique s'appuie, en effet, sur le principe de croissance annuel du tronc des arbres en un cerne concentrique. L'épaisseur du cerne est liée au climat et notamment à l'importance de la pluviométrie durant l'année végétative. La multiplication des échantillons pour une région donnée permet d’élaborer des échelles de référence utilisées pour dater les bois de construction et de faire ainsi des rapprochements chronologiques pour proposer des fourchettes de datation précises. L'analyse dendrochronologique des architraves de la Confession de Saint-Germain d'Auxerre mit ainsi en évidence qu'il s'agissait de chênes abattus entre 820 et 855. Elle confirme donc la construction de la crypte au temps de Conrad.