La crypte de Saint-Germain d’Auxerre fonde une grande partie de sa célébrité sur ses peintures carolingiennes admirablement conservées. Les sculptures sont aussi de très bonne qualité, en particulier les chapiteaux, c’est-à-dire les parties supérieures des colonnes.

Chapiteaux et pierres sculptés

Il faut tout d’abord rappeler que le décor sculpté dans la crypte n’était pas limité à ce que l’on connaît aujourd’hui. Les multiples fragments découverts lors des fouilles ou remployés pour la construction d’autres édifices en sont les parfaits témoins. Actuellement, on peut essentiellement observer dans la crypte les quatre chapiteaux de la Confession. Les chapiteaux sud-est et nord-est sont de dimensions identiques. Ils sont seulement décorés sur deux faces, celles visibles depuis l’arrivée de petits couloirs. Des feuilles sont représentées au bas du chapiteau et deux brins et volute s’enroulent au sommet des feuilles. Les analyses archéologiques ont permis la découverte de polychromie sur le sommet des colonnes. Il s’agit de petites traces de peinture d’ocre rouge et jaune sur les feuilles. Étant donnés les détails de l’exécution, les archéologues considèrent que ces ornements ont été réalisés durant la période carolingienne.

Les peintures

Si certaines parois conservent encore quelques traces des superpositions successives, le visiteur actuel est plutôt frappé par le décor primitif carolingien que les archéologues se sont efforcés de mettre en valeur après sa découverte. Comme nous l’avons déjà mentionné, les peintures historiques les mieux conservées sont situées dans l’oratoire dédié à saint Étienne et retracent les trois grandes étapes de la vie de ce dernier. La première, située sur la paroi sud, représente Étienne, accusé de quatre blasphèmes, se défendant devant le Sanhédrin (assemblée législative d’Israël). En face de cette peinture est représenté la lapidation d’Étienne, qui est condamné à mort malgré son plaidoyer. Enfin, l’extase, moment où le saint est en union avec Dieu, est peint sur la paroi ouest de l’oratoire.