L’enseignement des maîtres de l’école de Saint-Germain s’accompagne de productions scolaires qui illustrent leur activité. Ces documents sont le témoin du rôle avant-gardiste que jouent les moines auxerrois dans les nouveaux courants de pensée carolingiens.

Les écrits linguistiques

Murethach rédige ainsi un commentaire de la grammaire la plus usitée à l’époque : l’Ars maior de Donat. Il y développe l’explication des mots ou des constructions par l’intermédiaire de questionnements. Remi compose lui aussi des commentaires grammaticaux en prose ou en vers à partir d’ouvrages d’auteurs tardo-antiques comme Phocas, Priscien ou Donat. Enfin, Heiric est plus familier des gloses, c’est-à-dire de notes marginales ou interlinéaires qui explicitent les textes en cours d’étude et de commentaires avec les élèves.

Les écrits théologiques

La plupart des productions manuscrites de l’école d’Auxerre sont religieuses. L’exégèse, qui correspond à l’interprétation et à l’explication des textes sacrés, occupe la place la plus importante. Haymon et Remi sont les deux maîtres qui la pratiquèrent abondamment. Leur originalité tient à ce qu’ils ne se limitent pas à compiler les interprétations de leurs prédécesseurs mais enrichissent leurs commentaires d’abondantes notices érudites outre les explications des termes ayant un intérêt doctrinal ou historique propre. La composition d’œuvres hagiographiques est un deuxième genre prisé par les maîtres auxerrois. Ces ouvrages, abondamment rédigés et copiés durant le Moyen Âge, sont des biographies de personnages saints. Germain est sans surprise leur modèle de prédilection. Heiric en rédige ainsi la vie en vers et associe à ce premier récit un autre document, en prose cette fois, narrant les miracles du saint. Haymon et Heiric composèrent également des homéliaires. Il s’agit, de recueils d’homélies réalisés pour guider la méditation personnelle du moine ou du fidèle. Inspirés par les lectures bibliques du jour ils en proposent des exposés et des commentaires.