Pour comprendre les sociétés et les évènements passés, les historiens utilisent notamment des sources écrites. Ces dernières sont rédigées sur plusieurs types de supports tels que le parchemin, le papier, ou encore la pierre par des inscriptions gravées ou peintes.

La méthode historique

L'étude des sources historiques est une démarche essentielle menée en amont puis en parallèle de la recherche archéologique de terrain. Il s'agit, par le dépouillement des archives, médiévales et modernes, et des ouvrages rédigés sur Saint-Germain, de cerner les acquis historiques au regard critique des nouvelles problématiques et de poser le plus précisément possible les jalons d'une évolution longue et complexe. Les inscriptions peintes dans la crypte dès l'époque carolingienne font partie de ces sources documentaires dont les formes et les contenus sont à étudier minutieusement. Les méthodes de l'historien médiéviste commencent par la collecte des informations parmi l'éventail de sources qu'il a pu repérer. Le plus souvent manuscrites et rédigées en latin, les archives sont méthodiquement dépouillées, enregistrées et interprétées. Les textes jugés les plus importants sont transcrits, c’est-à-dire que l’on recopie le texte en latin avec une écriture moderne. Parmi eux, quelques-uns sont traduits, l’objectif étant de les rendre le plus accessible possible. Les données historiques offrent ainsi des orientations aux investigations archéologiques que celles-ci sont ensuite amenées à compléter, confirmer ou infirmer. De ce fait, archéologie et histoire s'enrichissent mutuellement.

La diversité des sources auxerroises

Il est aisé d’imaginer combien les archives d'un établissement fondé au Ve siècle sont nombreuses malgré les aléas de la conservation documentaire sur plus de 1500 ans. Documents liturgiques, hagiographiques, exégétiques et narratifs côtoient par exemple des pièces administratives témoins de la gestion domaniale des moines. Le lecteur non initié pourrait se retrouver perdu devant ces différentes sources qu’il convient de présenter. Tout d’abord, les sources liturgiques décrivent le déroulement des rites, cérémonies et prières. Elles sont copiées en quantité puisqu’elles ont un usage pratique et que ce sont le plus souvent les religieux qui s’adonnent à cette tâche. Les hagiographies, abondamment présentes pour la période médiévale, narrent la vie d’un ou de plusieurs personnages réputés saints. Ensuite, les exégèses qui ont pour vocation d’interpréter et d’expliquer les textes sacrés. Les Gesta correspondent à une succession de biographie des différents évêques ayant exercé dans un diocèse. Enfin, il existe de nombreux documents administratifs retrouvés à Saint-Germain. En particulier les cartulaires, qui sont des recueils de chartes contenant par exemple des titres de propriété, des privilèges accordés par un seigneur, des diplômes royaux ou des actes pontificaux. Les écrits peuvent aussi être présents sur d’autres supports comme la pierre au travers des inscriptions.