À la suite directe des rois médio-assyriens du IIe millénaire avant J.-C., les souverains « néo-assyriens » développent une stratégie militaire, d’abord défensive puis plus nettement offensive, qui conduit à la formation d’un empire allant du Levant au plateau iranien et du sud de l’Anatolie aux rives du Golfe.

Le développement d’un vaste territoire

Sans accès à la mer et exposé aux assauts de ses voisins, en particulier des Araméens, le cœur du royaume assyrien, autour de sa capitale Assur, est d’abord défendu, jusqu’au Xe siècle, par ses souverains afin de se garantir des voies de circulation sûres. Les rois assyriens deviennent nettement plus offensifs par la suite, partant à la reconquête des territoires perdus à partir du règne d’Assurnasirpal II (883-859 av. J.-C.). À la suite de ses prédécesseurs, celui-ci étend le territoire à l’est et à l’ouest en menant des campagnes militaires violentes qui inspirent la terreur.

De grands conquérants

Son fils Salmanazar III (853-824 av. J.-C.) poursuit cet effort de conquête, avant que des fragilités internes ne viennent affaiblir ses successeurs. C’est généralement avec le règne de Tiglath-Phalasar III (745-727 av. J.-C.) que l’on considère que nait réellement l’empire assyrien, avec une période de prospérité reconnue sous les règnes de Sargon II (721-705 av. J.-C.), Sennachérib (705-681 av. J.-C.), Assarhaddon (680-669 av. J.-C.) et enfin Assurbanipal (668-626 av. J.-C.). Celui-ci est considéré comme le dernier grand roi avant la chute de l’empire en 610, causée par une attaque conjointe des Babyloniens et des Mèdes venus d’Iran, conduits par Nabopolassar et Cyaxare.

Enrichi par les butins et tributs prélevés sur des populations conquises et en partie déportées de leur lieu d’origine pour mieux renforcer le pouvoir assyrien, cet empire s’est forgé une réputation de démesure terrifiante, relayée en grande partie par la Bible. Mais c’est aussi grâce à leurs succès militaires que les rois assyriens ont pu construire et entretenir les trois capitales successives de l’empire : Kalhu (actuelle Nimrud), Dur-Sharrukin (actuelle Khorsabad) et enfin la fameuse Ninive, dont plusieurs vestiges majeurs étaient visibles au musée de Mossoul.

La redécouverte de la période assyrienne

En 1842, Paul-Émile Botta, tout juste nommé consul de France à Mossoul, engage les premières fouilles archéologiques en Orient. Ayant d’abord brièvement exploré l’ancienne Ninive, P.-É. Botta fouille finalement avec plus de succès le site de Khorsabad, pendant que les Anglais explorent Ninive.

Les résultats sensationnels de ces toutes premières fouilles arrivent en 1847 à Paris, où est ouvert le premier Musée assyrien au monde. Par la suite, les différentes capitales et villes majeures de l’empire seront fouillées ; c’est une partie des vestiges de ces cités antiques que l’on pouvait voir exposée dans le hall assyrien du musée de Mossoul.