L'art de la sculpture à Hatra est remarquable, notamment sur les bas-reliefs ornant les murs des monuments, les stèles ou encore les statues.

L’art parthe

Les monuments de Hatra sont des exemples exceptionnels très représentatifs de l'art parthe. L'étude des reliefs, de l'architecture, de la sculpture, ou encore des inscriptions ou objets de fouille, permet de mieux s’immiscer dans la vie quotidienne de cette ville parthe du nord de la Mésopotamie. La période parthe est une époque qui fait encore l'objet de recherches et d'études, mais la documentation provenant de Hatra apporte des perspectives extraordinaires permettant de mieux comprendre la société, la culture et la religion parthe. Divers motifs ornent ces œuvres, tels que des motifs floraux ou géométriques, des représentations humaines ou encore animalières. Les chapiteaux et architraves, quant à eux, témoignent d'une forte influence gréco-romaine.

Des sculptures votives

De nombreuses sculptures taillées dans du calcaire ou de l'albâtre ont été trouvées au cœur des sanctuaires. Leur petite taille montre qu'il s'agit d'offrandes votives ; elles représentent des divinités locales et sont souvent inscrites, permettant d’identifier la divinité représentée.

Parmi elles, figure la statue du roi Athal que l’on pouvait voir au musée de Mossoul. Elle se dressait à l’origine dans le temple n3 dédié à Ba‘alshamin. Les souverains de Hatra étaient souvent représentés dans cette pose. La statue comporte une inscription araméenne permettant d’identifier le personnage. Une autre sculpture représente un prince-guerrier vêtu d’un costume romain. Il porte des sandales et repose sur un socle pour faciliter sa mise en place à l’intérieur du temple. La statue, aujourd’hui malheureusement disparue, montrait particulièrement bien l’influence de l’art romain dans cette ville par ailleurs marquée par l’art parthe.

Des bas-reliefs exceptionnels

Dans le hall de Hatra du musée culturel de Mossoul étaient également présentés deux reliefs, qui ont disparu pendant l'occupation par Daesh.

L’un d’eux représente trois femmes et un homme de face, côte à côte. Ils portent un bonnet cylindrique côtelé. Vêtu d’une longue robe et chaussé de sandales, l’homme tient dans sa main gauche ce qui ressemble à un foudre. Les femmes portent des chemises fines et de longues robes descendant jusqu’à leurs pieds. Leurs cous sont parés de colliers de perles et de pendentifs. Elles tiennent des feuilles de palmier et des branches d’arbres fruitiers. Il est probable que cette scène trouvée dans un temple de type grec représente un dieu et trois déesses.

Un autre relief peint, lui aussi disparu, représente probablement Nergal, le dieu de la guerre et de l’enfer. Sa tête effrayante est pourvue de cornes et surmontée d’un faucon. Tenant une hache en forme de serpent et une épée dans son fourreau, il est entouré de serpents, de scorpions et d’un chien à trois têtes. À sa droite, se dresse un mât décoré de diverses bannières tandis qu’une déesse assise sur un trône figure à sa gauche. L’iconographie semble se référer au mythe de la descente d’Ishtar aux Enfers, repris par la suite et assimilé à celui de la descente aux Enfers d’Héraclès dans le monde grec.