Situé à environ 15 kilomètres de Mossoul et vaste de plus de 300 hectares, le site de Khorsabad correspond à l’antique ville de Dur-Sharrukin, fondée ex nihilo à la gloire de Sargon II (721-705 av. J.-C.), qui l’édifie en à peine une dizaine d’années.

La capitale éphémère de l'empire assyrien

Dur-Sharrukin n’est une capitale qu’entre son inauguration officielle en 706 avant J.-C. et la mort brutale du roi l’année suivante. Le fils et successeur de Sargon, Sennachérib (705-681 av. J.-C.), décide alors de transférer la capitale à Ninive. La construction de la capitale reste inachevée, bien que la ville demeure occupée par la présence d’un gouverneur. Après quelques recherches à Ninive, Paul-Émile Botta, alors consul de France à Mossoul, explore le site de Khorsabad dès 1843. Ces fouilles pionnières marquent le début de la redécouverte scientifique du passé assyrien, jusqu’alors essentiellement connu par des sources indirectes.

Son successeur, Victor Place, également consul de France à Mossoul, poursuit les travaux entre 1852 et 1854. Entre 1929 et 1935, l’Oriental Institute de Chicago fouille à son tour la citadelle et son palais avant que des fouilles menées par la Direction des antiquités irakiennes explorent, entre autres, le temple des Sibitti, situé dans la ville basse non loin de la citadelle et d’où proviennent plusieurs des vestiges conservés au musée de Mossoul.

Les édifices monumentaux

Le site est pourvu d’une enceinte rectangulaire sur laquelle se trouve, à cheval, une terrasse fortifiée, appelée « citadelle » par les premiers fouilleurs. Cette dernière porte le palais royal de Sargon II, vaste édifice comprenant quelque 200 salles et cours. Sur la citadelle se trouvent aussi des temples et des résidences de dignitaires. L’enceinte du site comporte plusieurs portes ainsi qu’un arsenal, lui aussi à cheval sur le mur de fortification.

Dans un des temples de la ville ont été découverts des autels dont huit se trouvent aujourd’hui dans la cour du musée culturel de Mossoul, ce qui les a peut-être paradoxalement protégés lors de l’occupation par Daesh, tandis que le neuvième autel exposé dans le hall d’entrée du musée reste hélas introuvable.

Faits chacun d’un bloc de calcaire, les autels sont presque identiques de forme comme de dimension. Un plateau circulaire repose sur le corps de l’autel qui se termine par trois pieds en forme de pattes de lion. Sur la tranche du plateau, une inscription cunéiforme en assyrien permet d’attribuer le temple aux Sibitti, divinités protectrices mésopotamiennes. Dans la cour du même sanctuaire fut aussi retrouvé un brûle-parfum complet qui devait servir aux offrandes faites aux Sibitti. Exposé dans le hall assyrien du musée culturel de Mossoul, ce brûle-parfum a hélas été en partie détruit et sa partie supérieure est désormais manquante.