Des sites menacés

Pillés et détruits de manière plus ou moins médiatisée, les sites archéologiques de la région de Mossoul ont aussi terriblement souffert de l’occupation par Daesh. C’est particulièrement le cas des trois antiques capitales de l’empire assyrien que furent successivement Nimrud, Khorsabad et Ninive. Daesh a également diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo montrant la destruction volontaire de la cité antique de Hatra, capitale d’un riche royaume du IIe siècle après J.-C.

Nimrud

La ville de Nimrud est historiquement considérée comme la deuxième capitale assyrienne. Ce site est mentionné sous les noms de Kalhu dans les textes cunéiformes et Calah dans les textes bibliques. Elle compte parmi les sites archéologiques les plus endommagés par Daesh.

Le 17 novembre 2016, Daesh diffuse une vidéo montrant les destructions commises sur ce site. Leur acharnement méthodique contre les monuments marque profondément le monde entier. La façade principale du site est détruite au bulldozer, les reliefs assyriens démolis et la ziggurat rasée entre le 31 août et le 2 octobre 2016. Des cimetières antiques ont également été gravement endommagés et pillés, de même qu’un puits situé derrière l’une des salles du palais antique. Par chance, les espaces intérieurs n’ont pas été touchés.

Khorsabad

Le 8 mars 2015, plusieurs sources signalent que Daesh pille largement puis détruit avec des bulldozers et de la machinerie lourde le site archéologique de Khorsabad, l’antique Dur-Sharrukin, situé à 15 km au nord-est de Mossoul.

Il s’agit de l’ancienne capitale de l’Assyrie, « Dur-Sharrukin », ou « forteresse de Sargon », construite sur ordre du roi Sargon II (722-705 av. J.-C.). Se trouvant sur la ligne de front au moment de l’affrontement contre Daesh en 2016, ce site remarquable est gravement endommagé, en particulier dans sa partie sud-ouest.

Ninive

Au cœur de l’Assyrie dont elle fut la dernière capitale, l’antique Ninive a été une ville vaste et prospère. Le site archéologique a malheureusement subi des destructions d’une ampleur sans précédent, parmi les plus importantes que Daesh ait menée, en prenant pour cible les remparts et de nombreux vestiges archéologiques : sculptures, inscriptions et autres monuments emblématiques créés par la main de l’homme il y a plus de deux mille ans.

Sur les quinze portes de la ville édifiées à l’époque néo-assyrienne, Daesh en a détruit trois. La première porte, dédiée au dieu Ea, dite aussi mashqi ou « porte des porteurs d’eau », située en face d’une zone agricole, était utilisée pour mener le bétail à l’eau du Tigre (situé à 1,5 kilomètre à l’ouest). La deuxième porte, dédiée à Adad, dieu de l’orage et des éléments climatiques, était située face à la plateforme cérémonielle. Ces deux portes sont démolies le 12 avril 2016. Le lendemain, Daesh détruit la troisième porte, dite « de Nergal », le dieu des enfers. Enfin, Daesh rase au bulldozer l'ensemble des murailles et tours de pierre qui s’étendaient jusqu’à la porte de Nergal.

Hatra

En avril 2015, Daesh diffuse une vidéo sur les réseaux sociaux montrant des scènes de destructions volontaires sur l'antique site de Hatra. À l'aide de pioches, de câbles et d'armes, Daesh détruit et met en morceaux des sculptures situées sur les murs des enceintes extérieures, ainsi que de nombreuses statues situées à l'intérieur de l'édifice.

Située à 100 km au sud de Mossoul, dans une région désertique, la cité de Hatra date du IIe ou IIIe siècle avant J.-C. Considérée comme l’un des plus importants centres religieux et commerciaux de l'empire perse des Parthes, la ville fortifiée abritait de vastes temples à l'architecture mêlant influences grecque, romaine et orientale.