La découverte de Font-de-Gaume relance le débat autour de l'art pariétal, ce dernier étant à l'époque assez peu considéré. Son authenticité était alors remis en cause, notamment pour des questions relatives à l'éclairage des cavernes.

La reconnaissance de l'art

Le débat sur la reconnaissance de l’art pariétal est lancé en 1879 par la découverte des peintures du grand plafond de la grotte d’Altamira (Espagne) par Don Marcellino de Sautuola. Cette observation reste isolée pendant plus de 15 ans, mais au milieu des années 1890, les découvertes de La Mouthe (Dordogne), Pair-Non-Pair (Gironde) et Marsoulas (Haute-Garonne) apportent des éléments nouveaux. Un corpus s’esquisse qui alerte les yeux et les esprits des chercheurs et conduit à reconsidérer certaines observations comme la grotte Chabot (Gard) dont les gravures avaient été signalées en 1878. La découverte des Combarelles et de Font-de-Gaume (Dordogne) en 1901 conclut le débat favorablement, en appelant elle-même d’autres.

Chronologie des découvertes de grottes ornées entre 1878 et 1904
 
AnnéeSiteDécouvreur
  1878 Grotte Chabot (Aiguèze, Gard) Léopold Chiron
  1879Grotte d'Altamira (Santillana del Mar,          Cantabrie, Espagne) Marcellino de  Sautuola
  1895 Grotte de la Mouthe (Les Eyzies-de-Tayac,  Sireuil, Dordogne) Emile Rivière
  1896Grotte de Pair-Non-Pair (Marcamps,  Gironde) François Daleau
  1897Grotte de Marsoulas (Haute-Garonne) Félix Régnault
  1901Grotte des Combarelles (Les Eyzies-de-    Tayac, Sireuil, Dordogne) Denis Peyrony, abbé  Breuil, Louis Capitan
  1901 Grotte de Font-de-Gaume (Les Eyzies-de-  Tayac, Sireuil, Dordogne) Denis Peyrony
  1902 Grotte de Bernifal (Meyrals, Dordogne) Denis Peyrony
  1903 Grotte de la Mairie (Teyjat, Dordogne) Deynis Peyrony,  Pierre Bourrinet
  1903 Grotte de la Calévie (Les Eyzies-de-Tayac,  Sireuil, Dordogne) Denis Peyrony
  1904 Grotte de la Grèze (Marquay, Dordogne) Docteur Ampoulange

Les termes d'un débat

Dans le débat sur l’authenticité de l’art pariétal paléolithique, chaque découverte apporte des éléments de preuve qui répondent aux arguments des contradicteurs. La lampe de La Mouthe résout la question de l’éclairage, la découverte de gravures masquées par des dépôts stratifiés atteste de leur ancienneté…  

C’est toutefois le profond changement des idées sur l’homme préhistorique intervenu à l’extrême fin du 19e siècle qui permet le déblocage du débat. Les préhistoriens reconnaissent alors la complexité de la pensée technique, culturelle et symbolique de cet homme, affirmant que celui-ci a été également un artiste.

Lampe en grès gravée d’un bouquetin, découverte dans la grotte ornée de la Mouthe (Les-Eyzies-de-Tayac).Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, collection Rivière, inv. 50 295. (© RMN – Grand Palais / Ch.Jean et J. Schormans.)

Cet objet façonné a constitué un argument important dans le débat sur l’art pariétal en réglant la question de l’éclairage.