Font-de-Gaume est ouverte aux fréquentations animales et humaines depuis des milliers d’années, comme l’indique la présence au sol d’ossements animaux et d’artefacts. Cependant, les conditions de récoltes très variables des vestiges rendent leur valeur informative inégale. D'autres indices se trouvent néanmoins sur les parois de la caverne...

L'ours des cavernes, premier occupant de la grotte

C’est l’animal, en particulier l’ours des cavernes, le premier occupant de Font-de-Gaume. Ursus spelaeus est un ours de très grande taille, plutôt végétarien, qui disparaît à la fin de l’ère glaciaire. Sa présence est remarquée dès les premiers travaux (1901-1910) et attestée dans la quasi-totalité de la cavité. Les fouilles de François Prat en 1967-1968 dans la deuxième partie de la galerie principale ont livré les restes d’au moins dix individus, des jeunes et des femelles, installés pour l’hibernation. 

Leur mort est sans doute naturelle ; une étude (Armand et al., 2004) a montré que certains os, en particulier les côtes, présentent des marques de découpe, pour récupérer ce qui intéressait (viande, moelle ou peau...) sur certains ours de Font-de-Gaume.

Une présence humaine doublement équivoque

Quel est le premier homme, chasseur ou charognard, qui est entré dans la grotte ? Il s’agit sans doute de l’Homme de Néandertal, puisque quelques objets moustériens ont été récoltés sur le sol de la grotte. Dans le secteur fouillé, près du cabinet des Bisons, des outils châtelperroniens ont été retrouvés dans le même horizon archéologique que celui contenant les ours. La question de savoir si les artisans de cette industrie sont toujours des néandertaliens reste encore en suspens. 

Bien avant l’époque des artistes préhistoriques, les données archéologiques de Font-de-Gaume portent ainsi le témoignage de cette période charnière entre Paléolithique moyen et récent, où deux espèces humaines, l’homme de Néandertal et l’homme anatomiquement moderne, ont, comme l’ours de cavernes, fréquenté l’espace souterrain