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Les bisons
L’essence même de la grotte et son originalité sont essentiellement portées par les bisons. Leur style particulier et surtout leur réalisation frappent, l’hypertrophie de l’avant-train en est le stéréotype commun tandis que l’arrière main est traitée avec un grand réalisme, avec une bonne évocation de la perspective des membres. Outre la bosse du garrot, haute, leur caractéristique majeure est l’exagération de la protubérance cervicale dont on ne sait si elle existait sur le vivant en lieu et place de la crinière. Les cornes séparent cette série de courbes et contre-courbes du profil de la tête, très détaillée, dont la barbe projetée en avant, distincte du fanon, prend place en dessous. La tête semble alors comme rentrée dans l’épaisse fourrure. C’est là que les gravures se concentrent pour renforcer les détails et montrer un chignon hérissé, des oreilles à toupet et les zones glabres autour de l’œil et du mufle. La corne du premier plan affecte une forme en S tandis que l’oreille lui est souvent associée à la base. On ne voit que l’extrémité de la corne du second plan parallèle à la précédente. La ligne dessinant le chignon, le front, le chanfrein et le mufle relève d’une observation soigneuse de ces animaux.
Les mammouths
Pour les autres espèces les plus fréquemment représentées, des constantes stylistiques sont également notables. Les mammouths sont ramassés avec une tête arrondie et peu proéminente par rapport à la voussure dorsale. La toison, très souvent indiquée, est particulièrement détaillée avec précision des différentes orientations de la pilosité selon les portions anatomiques. Les membres massifs aux pieds arrondis émergent parfois du manteau laineux. Les oreilles peuvent être figurées, l’œil gros, les défenses implantées de façon réaliste, mais recoupant sans souci de perspective une trompe, en général légèrement enroulée vers l’intérieur.
Les cervidés et les chevaux
Un soin équivalent est porté au traitement des cervidés. Les proportions anatomiques sont respectées, les pattes détaillées rendant compte de leur gracilité réelle. Les bois peuvent être très graphiques, faits de deux longues courbes parallèles plutôt allégoriques ou plus réalistes individualisant les andouillers et les épois, tenant même parfois compte de l’asymétrie des deux andouillers d’œil sur le vivant.
En revanche, de grandes variations existent chez les chevaux, en particulier selon la technique utilisée. Ceux gravés dans le diverticule terminal par exemple sont bien proportionnés malgré une petite tête. Les chevaux dessinés à la peinture sont plus équilibrés, ceux en teinte plate encore différents.