La tradition culturelle dénommée « Magdalénien » recouvre la fin du Dernier Maximum Glaciaire et la première moitié du Tardiglaciaire. Le Tardiglaciaire se définit comme une période d’instabilité climatique qui précède l’Holocène et la mise en place des conditions climatiques tempérées actuelles. Il est subdivisé en différentes phases correspondant aux zones polliniques définies au Danemark par Johannes Iversen : Dryas ancien, Bølling, Dryas moyen, Allerød, Dryas récent. La phase chrono-culturelle qui nous intéresse ici, le Magdalénien moyen et supérieur, est contemporaine du Dryas ancien et du Bølling.

Les glaciers du Groenland, les sédiments marins ou les spéléothèmes constituent des archives à haute résolution permettant des reconstitutions paléoclimatiques globales. 

Au sein des carottes glaciaires, les variations des isotopes de l’oxygène (16O/18O) révèlent des périodes froides (GS) séparées par des interstades plus tempérés (GIS).

Dans les carottes marines, les évènements d’Heinrich - qui correspondent à une débâcle d’icebergs dans l’Atlantique Nord liée à une instabilité des calottes glaciaires - se traduisent par l’apparition de débris minéraux transportés par ces icebergs et par le développement de foraminifères évoluant dans des eaux froides. Le ralentissement de la circulation thermohaline qui en découle entraine un refroidissement global à l’échelle de l’hémisphère Nord. Les conséquences se manifestent sur les organismes vivants continentaux, la végétation et les animaux humains et non-humains qui en dépendent. Le dernier évènement d’Heinrich - daté entre environ 18500 et 14700 cal BP - est contemporain du Dryas ancien.